We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Couleur piano

by Michel Dufresne

/
1.
Noires… J’aime les noires du piano. Noires… Toutes les noires du piano. Noires… Les notes noires du piano, Même celles qui sonnent faux… Qui sonnent faux. Noires… J’aime les nuits couleur piano. Noires… Toutes les nuits couleur piano. Noires… Les longues nuits de Milano Ou celles de San Diego… San Diego. Blanches… J’aime aussi les blanches, les bleues. Blanches… Les notes blanches qui font bleu. Blanches… Longues nuits blanches, presque bleues De ces dimanches quand il pleut… Quand il pleut. Noires… J’aime les noires de tes mots. Noires… Ces lignes noires de tes mots. Noires… Les lignes noires des textos Que tu m’adresses tard ou tôt… Plus tard que tôt. Noires… J’aime les ombres des rideaux. Noires… Ces ombres noires sur ton dos. Noires… Comme des tatous sur ta peau, Juste un peu flous, à fleur de peau… À fleur de peau. Blanches… J’aime aussi les blanches, les bleues. Blanches… Les notes blanches qui font bleu. Blanches… Comme tes hanches sous tes bleus Quand tu te penches sous mes yeux… Sous mes yeux. Noires… J’aime les noires du piano. Noires… Toutes ces nuits à Milano. Noires… De ces jeux d’ombres sur ta peau À l’heure du dernier métro, D’un dernier slow à la radio… Couleur piano.
2.
Polygame 03:12
À chaque fois que ma main glisse Le long d'un manche d'acajou, Je me rappelle une complice Chez qui j'allais tous les deux jours. Et lorsque devant moi se dresse Un grand piano comme jadis, Il me revient une maîtresse, Elle avait trente ans et moi dix. Et je recommençais mes gammes Chez l'une et l'autre tour à tour, En quelque sorte polygame Sans qu'il ne fût question d'amour. Dans le clair-obscur de la pièce Où nous passions tout notre temps, Nous répétions les mêmes pièces Tant que je ne tenais les temps. Chacune essayait de m'apprendre À maîtriser son instrument, Mais je préférais à tout prendre Les écouter de longs moments. Et je recommençais mes gammes Chez l'une et l'autre tour à tour, En quelque sorte polygame Sans qu'il ne fût question d'amour. À leur prêter ainsi l'oreille, À les observer d'aussi près, La vie ne m'était plus pareille, J'entrais dans leur monde secret. Je les imaginais sans âge Et moi devenu plus âgé, Comme l'annonce ou le présage Que quelque chose allait changer. Et je recommençais mes gammes Chez l'une et l'autre tour à tour, En quelque sorte polygame Sans qu'il ne fût question d'amour. Je les revis en alternance Encore un peu plus de deux ans, J'en garde toujours souvenance, Un souvenir d'adolescent. Chaque fois que ma main caresse Un manche, un piano d'acajou, Je repense à mes deux maîtresses, Je crois les entendre qui jouent.
3.
Déjà minuit qui sonne, Quelques pas qui résonnent Dehors, sur le chemin. Je regarde la place, Deux amoureux qui passent En se tenant la main. De l'hôtel où je loge Je surveille l'horloge Mais tout semble figé, Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger... Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger. Les dernières enseignes Une à une s'éteignent Malgré leurs lettres d'or. On n'entend plus qu'à peine Le bruit d'une fontaine, On dirait que tout dort. De l'hôtel où je loge Je surveille l'horloge Mais tout semble figé, Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger... Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger. Une autre heure qui sonne, Il n'y a plus personne Au restaurant du coin. Le cri d'un train qui passe Quelque part dans l'espace, Une lumière, un point. De l'hôtel où je loge Je surveille l'horloge Mais tout semble figé, Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger... Dans cette ville sage Où je suis de passage Comme un simple étranger.
4.
La petite fille en toi Ne fut jamais très loin, La petite fille en toi Au manteau de lapin, Celle du cheval en bois Tout au pied du sapin… La petite fille en toi Ne fut jamais très loin. Mais tu préférais les jeux Des plus vieux que ton âge, Car au fond de toi déjà Tu tournais une page… Tu tournais une page. La petite fille en toi Ne fut jamais très loin, La petite fille en toi Au sourire mutin, Celle de la robe à pois Des dimanches matins… La petite fille en toi Ne fut jamais très loin. Mais tu préférais les jeux Des plus vieux que ton âge, Car au fond de toi déjà Tu tournais une page… Tu tournais une page. La petite fille en toi Ne fut jamais très loin, La petite fille en toi Des tout premiers copains, Celle des sorbets à trois Au restaurant du coin… La petite fille en toi Ne fut jamais très loin. Mais tu préférais les jeux Des plus vieux que ton âge, Car au fond de toi déjà Tu tournais une page… Tu tournais une page. La petite fille en toi Ne fut jamais très loin, Cette fille née de toi Que l’on mit dans tes mains, La petite fille et toi Sur un même chemin… La petite fille en toi Ne fut jamais très loin.
5.
Chambre 204 03:14
Tu ne portais presque rien sous ta chevelure Lorsque tu es apparue dans le petit jour Et il s’est produit comme une fêlure, Je suis tombé amoureux l’instant d’un seul jour. C’était chambre deux cent quatre, Hôtel de la Gare, Par la porte entrebâillée de chêne foncé, Tu te mirais dans la glace et sans crier gare Tu t’es retournée vers moi quand je suis passé. Je n’ai jamais su son nom ni vraiment son âge, J’étais déjà reparti la nuit revenue, Je n’ai conservé depuis qu’une vague image D’une femme aux cheveux noirs et à demi nue. Et il est passé du temps, de l’eau, des nuages Sans que j’aie pu retracer la belle inconnue Et je me redis parfois, entre deux voyages, Que le temps n’en est pour sûr pas encor venu. Et lorsque certaines nuits mon âme s’égare, Il m’arrive entre autres choses de repenser À la chambre deux cent quatre, Hôtel de la Gare, Où tu m’étais apparue comme je passais. Tu ne portais presque rien sous ta chevelure, Tu ne portais presque rien dans le petit jour, Et il s’est produit dès lors comme une fêlure, J’étais tombé amoureux dès ce premier jour.
6.
Des bateaux comme tant d'autres qui n'ont pas d'histoire Jusqu'au jour où ils s'échouent quelque part dans la mer, Des bateaux que l'on décrit dans des chansons à boire Telles des cités perdues au milieu du désert. Et sur la grève un enfant Lance des voiliers Qui n'ont pas besoin de vent... Des bateaux de papier. Des bateaux comme des villes sur plusieurs étages Où l'on cherche à oublier sans vraiment tout quitter, Des bateaux qui vont et viennent, qui n'ont pas d'attaches Ou à peine quelques jours dans des ports étrangers. Et sur la grève un enfant Lance des voiliers Qui n'ont pas besoin de vent... Des bateaux de papier. Des bateaux comme des dragues, des sortes d'usines Qui ne laissent derrière eux que des fonds mutilés, Des bateaux qui font la pêche et la chasse marine Comme jadis on tuait les bisons par milliers. Et sur la grève un enfant Lance des voiliers Qui n'ont pas besoin de vent... Des bateaux de papier. Des bateaux comme des îles, des pistes flottantes Où se tiennent alignés de grands oiseaux d'acier, Des bateaux qui font la guerre à la moindre commande Comme on livre du poulet tout chaud et bien pané. Et sur la grève un enfant Lance des voiliers Qui n'ont pas besoin de vent... Des bateaux de papier.
7.
Valse dans le ciel De tout ce qui flotte et qui bouge, Valse dans le ciel Quand le soleil est au plus bas, Valse dans le ciel De bleu et de mauve et de rouge, Valse dans le ciel Deux mouettes marquent le pas. Et je te vois Qui tournes sans cesse la tête Et dans ta voix J’entends comme ton coeur qui bat. Valse dans le ciel Le dernier cri d’une corneille, Valse dans le ciel Le jour bascule dans le noir, Valse dans le ciel Les chauves-souris se réveillent, Valse dans le ciel Sous les combles d’un vieux manoir. Et je te vois Qui lèves l’oeil et tends l’oreille Et dans ta voix J’entends comme ton coeur qui bat. Valse dans le ciel De tout plein d’étoiles qui filent, Valse dans le ciel De ces mouches qui font du feu, Valse dans le ciel Sans toutes ces lueurs des villes, Valse dans le ciel Qui nous invite à faire un voeu. Et je te vois Qui me souris du bout des lèvres Et dans ta voix J’entends comme ton coeur qui bat… Et te prends dans mes bras.
8.
Elle était nue, blottie Tout au fond de la pièce, Ils écoutaient Satie, Une dernière pièce, Pour étirer le temps D’une soirée d’ivresse, Pour oublier le temps Perdu et tout le reste. Elle tenait un verre Entre ses deux mains fines, Comme ça, de travers Tout contre sa poitrine, Et lui n’avait de gêne De regarder son corps Tandis que sur sa chaîne Satie jouait encore. Elle bougeait à peine, Juste du bout des lèvres Pour exprimer sa peine, Un désir, une fièvre, Et lui ne trouvait mieux Que d’effleurer sa joue Tandis que derrière eux Satie jouait toujours. Elle ne bougeait plus Par cette nuit d’été, Dehors il avait plu, Tout s’était arrêté, Et c’est à ce moment Qu’à son tour dévêtu Il s’est fait son amant... Et que Satie s’est tu.
9.
Balade sous la mer Tout comme dans les airs, Un enfant s’amuse dans les eaux D’une mare à canards Au milieu des roseaux. Balade sous la mer Tout comme un cerf-volant Qu’un enfant promènerait là-haut Dans le ciel au soleil Au milieu des oiseaux. Il voit des poissons pas plus longs qu’un doigt, Des restes d’oursins gros comme une noix, Des étoiles mortes depuis des mois... Des mois. Il entend des bruits de bulles de vent Derrière, au-dessus et juste devant Comme s’il nageait au fond de la mer... La mer. Balade sous la mer Tout comme dans les airs, Un enfant s’amuse dans les eaux D’une mare à canards Au milieu des roseaux. Balade sous la mer Tout comme un cerf-volant Qu’un enfant promènerait là-haut Dans le ciel au soleil Au milieu des oiseaux. Il voit des objets de fer et de verre, De vieilles bouteilles de tous les verts Comme des appels jetés à la mer... Amers. Il entend des voix qui crient au secours, Des voix de marins partis au long cours, Comme autant d’échos qui courent toujours... Toujours. Balade sous la mer Tout comme dans les airs, Un enfant s’amuse dans les eaux D’une mare à canards Au milieu des roseaux. Balade sous la mer Tout comme un cerf-volant Qu’un enfant promènerait là-haut Dans le ciel au soleil Au milieu des oiseaux. Il voit un bateau pas plus long qu’un bras, Taillé d’une pièce avec un fond plat, Tout comme une épave qui gît plus bas... Plus bas. Il entend des voix, il entend des pas Qui sonnent la fin de ses longs ébats, De cette balade au fond de la mer... Sa mer.
10.
Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir À trop vouloir devenir quelqu’un d’autre que soi, À ne plus se reconnaître à travers tous ces rires, À ne plus être rien d’autre que l’ombre de soi. Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir À trop vouloir se fixer d’impossibles défis, À toujours serrer les dents, à ne jamais sourire, Et c’est ainsi que l’on passe à côté de sa vie. Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir À ne pas savoir goûter chacun de ces instants, À ne jamais regarder même un lilas fleurir, À ne cesser de combattre la course du temps. Et l’on en arrive ainsi au terme de sa vie Sans avoir vraiment vécu ne serait-ce qu’un jour, Et l’on se rend compte alors que tout est bien fini, Qu’on n’a pas même vécu ce qu’est un grand amour... Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir Tant le désir est profond au plus profond de soi, Si long tout ce temps perdu qui nous a fait souffrir, Si lointain le souvenir de la première fois. Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir Tant le plaisir est profond au plus profond de soi, Si fort et doux à la fois ce feu qui nous déchire Comme le fil d’une lame et celui de la soie. Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir, Où l’on voudrait demeurer éternellement ivre, Où l’on voudrait tout cesser, même cesser de vivre... Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir.
11.
Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, Les longues plages du Mass Et leurs quais de poteaux, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, Les maisons grises du Mass Et leurs murs de bardeau, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Et tout cela me ramène À des temps plus anciens Où je fréquentais le Maine Avec peu de moyens, Les fines bruines du Maine Et les petits matins Qui me changeaient de la Main Et des bruits citadins. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, De ces jeux à marée basse À faire des châteaux, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, Des oursins qu’on y ramasse Et qu’on offre en cadeau, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Et tout cela me ramène À des temps plus anciens Où je fréquentais le Maine Avec peu de moyens, Les fines bruines du Maine Et les petits matins Qui me changeaient de la Main Et des bruits citadins. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, Tes longues courses, tes marches À prendre des photos. Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, De tes soirées sur les marches À écouter les flots, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano. Et tout cela me ramène À des temps plus anciens Où je fréquentais le Maine Avec peu de moyens, Les fines bruines du Maine Et les petits matins Qui me changeaient de la Main Et des bruits citadins. Quand tu me parles du Mass Et de ses bords de l’eau, De tes souvenirs du Mass Malgré ta peur de l’eau, Je n’entends qu’une musique, Une musique de piano, Je n’entends qu’une musique… De piano.
12.
Petite fille d’un coin d’Indochine Sur le dos d’un éléphant, Que dans un champ, une rue j’imagine, As-tu été une enfant ? Petite fille qui ne sait pas lire, Qui ne sait non plus compter, Qui ne pourra jamais sans doute écrire, Juste danser et chanter. Petite fille qu’on mène à l’usine, Qui n’a pas même douze ans, Qui passe toute sa vie aux cuisines, As-tu été une enfant ? Petite fille qu’on nourrit à peine De ce qu’il reste à manger, Qui n’a pas droit d’éprouver de la peine, Qu’on marie contre son gré. Petite fille qu’on viole, assassine, Qu’on force à tuer des gens, Que l’on transforme en robot, en machine, As-tu été une enfant ? Petite fille étendue sur la grève Nue depuis que tu as fui, Qui n’a plus rien, ni famille ni rêves, Que sa mémoire et sa vie. Petite fille des grands magazines Qu’on nous montre en coup de vent, Qui aurait pu être un jour ma voisine, As-tu été une enfant ? Petite fille au sourire un peu triste, Aux yeux de biche ou de chat, Qui joue les stars, les divas, les actrices, Qui joue les femmes déjà. Petite fille qu’un peintre dessine À quelques mètres devant, Toi qui me sembles venue d’Indochine... As-tu été une enfant ?
13.
Petit soleil voilé entre deux pans de brume, Au large comme une île, un banc de sable, un phare, Je suis face à la mer, mon carnet et ma plume À me dépayser de tous ces boulevards. Je ne recherche pas les plus belles terrasses Ni les cafés branchés comme celui de Flore Où l’on aime être vu avec un chien de race, Je préfère de loin un café sur le Fjord… Un café sur le Fjord. Le temps tout doucement s’écoule entre deux lignes, Je n’écris pas vraiment, je jette quelques mots, La serveuse repasse et je lui fais un signe Mais pour le plat du jour il est encor trop tôt. Je ne recherche pas les plus belles terrasses Ni les cafés branchés comme celui de Flore Où l’on aime être vu avec un chien de race, Je préfère de loin un café sur le Fjord… Un café sur le Fjord. Il est presque midi quand tu franchis la porte, On t’invite à choisir une table au balcon, Tu n’es pas toute seule, il est vrai mais qu’importe, Tu es plutôt jolie et le repas est bon. Je ne recherche pas les plus belles terrasses Ni les cafés branchés comme celui de Flore Où l’on aime être vu avec un chien de race, Je préfère de loin un café sur le Fjord… Un café sur le Fjord. Et comme il s’est rempli peu à peu il se vide, Tu vas bientôt quitter et j’ignore ton nom, Et pourtant je t’ai pris un instant de ta vie Pour en faire un couplet de cette autre chanson. Je ne recherche pas les plus belles terrasses Ni les cafés branchés comme celui de Flore Où l’on aime être vu avec un chien de race, Je préfère de loin un café sur le Fjord… Un café sur le Fjord.
14.
Plus haut que les plus hauts des gratte-ciel Plus haut que les oiseaux de proie Plus haut que le soleil et l’arc-en-ciel Plus haut, se dit l’enfant tout bas. Plus haut que les ballons et leurs nacelles Plus haut que tous ces monts là-bas Plus haut, qu’y a-t-il plus haut dans le ciel ? Plus haut… se dit l’enfant tout bas. Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Ce monde où tout semble géant, Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans… D’un enfant de cinq ans. Plus grand que les plus grands bateaux de fer Plus grand que ces longs quais de bois Plus grand que toutes ces glaces l’hiver Plus grand, se dit l’enfant tout bas. Plus grand que ce qu’on nomme le désert Plus grand que les palais des rois Plus grand, y a-t-il plus grand que la mer ? Plus grand… se dit l’enfant tout bas. Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Ce monde où tout semble géant, Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans… D’un enfant de cinq ans. Plus loin que l’autre bout de la ruelle Plus loin que les quartiers d’en bas Plus loin que les murs de la citadelle Plus loin, se dit l’enfant tout bas. Plus loin que là où vont les hirondelles Plus loin que là où vont les oies Plus loin, me rendre un jour aussi loin qu’elles Plus loin… se dit l’enfant tout bas. Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Ce monde où tout semble géant, Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans… Et j’étais cet enfant.
15.
Tu m’avais dit : Allez ! viens-t’en... Un dernier verre, un dernier bar, Peu importe où mais quelque part Pour boire et parler du bon temps, Parler de nos folles amours Durant tout ce temps écoulé, Parler simplement pour parler, Parler du monde autour de nous. Tous les bars sont autant de ports Où l’on s’arrête pour mouiller, Parfois même pour se noyer Quand nos amours ont pris le bord. Et l’on se prend pour des marins Qui auraient beaucoup navigué, Et l’on se met à divaguer À propos de tout et de rien. C’était un petit bar branché Juste aux limites du Plateau, Là où se tiennent les ados, Où l’on va faire son marché, Un endroit plutôt sympathique Avec aux murs plein de photos D’artistes décédés trop tôt Et dont on jouait les musiques. Tous les bars sont autant de ports Où l’on s’arrête pour mouiller, Parfois même pour se noyer Quand nos amours ont pris le bord. Et l’on se prend pour des marins Qui auraient beaucoup navigué, Et l’on se met à divaguer À propos de tout et de rien. Le bar était rempli de gars Qui comme nous venaient draguer Les filles prêtes à craquer Pour quelques onces de vodka. C’était à la fois triste et gai De voir tous ces gens réunis Pour tenter de vaincre l’ennui Dans le cognac et le reggae. Tous les bars sont autant de ports Où l’on s’arrête pour mouiller, Parfois même pour se noyer Quand nos amours ont pris le bord. Et l’on se prend pour des marins Qui auraient beaucoup navigué, Et l’on se met à divaguer À propos de tout et de rien. Allez ! viens-t’en, tu m’avais dit, Ce sera le tout dernier bar... Mais nous nous sommes mis à boire Et tu n’es jamais reparti.
16.
Lentement 03:35
Lentement, Tout s'est passé lentement, Doucement, Sans qu'on le sache vraiment. Peu à peu, Il aura suffi de peu, Pas à pas, Sans qu'il n'y ait de combat. Un adieu, C'est toujours triste un adieu, Tant d'années À s'être tout pardonné. Les voilà Devant l'allée des lilas, Il a plu, Ils ne se reverront plus. Il le sait, C'était leur dernier essai, Elle aussi, Ils se sont redit merci. Un adieu, C'est toujours triste un adieu, Même avec Un sourire et les yeux secs. Lentement, Tout s'est passé lentement, Tendrement, Comme entre de vieux amants. En plein jour, Juste un baiser sur la joue, Le soleil Ne sera jamais pareil.

credits

released April 4, 2017

Paroles et musiques, interprétation vocale
et participation aux arrangements : Michel Dufresne

Arrangements et accompagnements (claviers,
basse, guitare et batterie) : Sylvain Dominic Simard

Violoncelle (dans "Lorsque Satie s'est tu") : Alain Auger

Prise de son, mixage et matriçage : Sylvain Dominic Simard
(studio : Productions 53)

Conception graphique : Michel Dufresne

Photo de la pochette : Josée Dutil

Production : Michel Dufresne

license

all rights reserved

tags

about

Michel Dufresne Quebec, Québec

De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more

contact / help

Contact Michel Dufresne

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Michel Dufresne, you may also like: