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1. |
Couleur piano
03:38
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Noires…
J’aime les noires du piano.
Noires…
Toutes les noires du piano.
Noires…
Les notes noires du piano,
Même celles qui sonnent faux…
Qui sonnent faux.
Noires…
J’aime les nuits couleur piano.
Noires…
Toutes les nuits couleur piano.
Noires…
Les longues nuits de Milano
Ou celles de San Diego…
San Diego.
Blanches…
J’aime aussi les blanches, les bleues.
Blanches…
Les notes blanches qui font bleu.
Blanches…
Longues nuits blanches, presque bleues
De ces dimanches quand il pleut…
Quand il pleut.
Noires…
J’aime les noires de tes mots.
Noires…
Ces lignes noires de tes mots.
Noires…
Les lignes noires des textos
Que tu m’adresses tard ou tôt…
Plus tard que tôt.
Noires…
J’aime les ombres des rideaux.
Noires…
Ces ombres noires sur ton dos.
Noires…
Comme des tatous sur ta peau,
Juste un peu flous, à fleur de peau…
À fleur de peau.
Blanches…
J’aime aussi les blanches, les bleues.
Blanches…
Les notes blanches qui font bleu.
Blanches…
Comme tes hanches sous tes bleus
Quand tu te penches sous mes yeux…
Sous mes yeux.
Noires…
J’aime les noires du piano.
Noires…
Toutes ces nuits à Milano.
Noires…
De ces jeux d’ombres sur ta peau
À l’heure du dernier métro,
D’un dernier slow à la radio…
Couleur piano.
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2. |
Polygame
03:12
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À chaque fois que ma main glisse
Le long d'un manche d'acajou,
Je me rappelle une complice
Chez qui j'allais tous les deux jours.
Et lorsque devant moi se dresse
Un grand piano comme jadis,
Il me revient une maîtresse,
Elle avait trente ans et moi dix.
Et je recommençais mes gammes
Chez l'une et l'autre tour à tour,
En quelque sorte polygame
Sans qu'il ne fût question d'amour.
Dans le clair-obscur de la pièce
Où nous passions tout notre temps,
Nous répétions les mêmes pièces
Tant que je ne tenais les temps.
Chacune essayait de m'apprendre
À maîtriser son instrument,
Mais je préférais à tout prendre
Les écouter de longs moments.
Et je recommençais mes gammes
Chez l'une et l'autre tour à tour,
En quelque sorte polygame
Sans qu'il ne fût question d'amour.
À leur prêter ainsi l'oreille,
À les observer d'aussi près,
La vie ne m'était plus pareille,
J'entrais dans leur monde secret.
Je les imaginais sans âge
Et moi devenu plus âgé,
Comme l'annonce ou le présage
Que quelque chose allait changer.
Et je recommençais mes gammes
Chez l'une et l'autre tour à tour,
En quelque sorte polygame
Sans qu'il ne fût question d'amour.
Je les revis en alternance
Encore un peu plus de deux ans,
J'en garde toujours souvenance,
Un souvenir d'adolescent.
Chaque fois que ma main caresse
Un manche, un piano d'acajou,
Je repense à mes deux maîtresses,
Je crois les entendre qui jouent.
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3. |
Comme un simple étranger
03:35
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Déjà minuit qui sonne,
Quelques pas qui résonnent
Dehors, sur le chemin.
Je regarde la place,
Deux amoureux qui passent
En se tenant la main.
De l'hôtel où je loge
Je surveille l'horloge
Mais tout semble figé,
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger...
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger.
Les dernières enseignes
Une à une s'éteignent
Malgré leurs lettres d'or.
On n'entend plus qu'à peine
Le bruit d'une fontaine,
On dirait que tout dort.
De l'hôtel où je loge
Je surveille l'horloge
Mais tout semble figé,
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger...
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger.
Une autre heure qui sonne,
Il n'y a plus personne
Au restaurant du coin.
Le cri d'un train qui passe
Quelque part dans l'espace,
Une lumière, un point.
De l'hôtel où je loge
Je surveille l'horloge
Mais tout semble figé,
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger...
Dans cette ville sage
Où je suis de passage
Comme un simple étranger.
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4. |
La petite fille en toi
03:57
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La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin,
La petite fille en toi
Au manteau de lapin,
Celle du cheval en bois
Tout au pied du sapin…
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin.
Mais tu préférais les jeux
Des plus vieux que ton âge,
Car au fond de toi déjà
Tu tournais une page…
Tu tournais une page.
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin,
La petite fille en toi
Au sourire mutin,
Celle de la robe à pois
Des dimanches matins…
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin.
Mais tu préférais les jeux
Des plus vieux que ton âge,
Car au fond de toi déjà
Tu tournais une page…
Tu tournais une page.
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin,
La petite fille en toi
Des tout premiers copains,
Celle des sorbets à trois
Au restaurant du coin…
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin.
Mais tu préférais les jeux
Des plus vieux que ton âge,
Car au fond de toi déjà
Tu tournais une page…
Tu tournais une page.
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin,
Cette fille née de toi
Que l’on mit dans tes mains,
La petite fille et toi
Sur un même chemin…
La petite fille en toi
Ne fut jamais très loin.
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5. |
Chambre 204
03:14
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Tu ne portais presque rien sous ta chevelure
Lorsque tu es apparue dans le petit jour
Et il s’est produit comme une fêlure,
Je suis tombé amoureux l’instant d’un seul jour.
C’était chambre deux cent quatre, Hôtel de la Gare,
Par la porte entrebâillée de chêne foncé,
Tu te mirais dans la glace et sans crier gare
Tu t’es retournée vers moi quand je suis passé.
Je n’ai jamais su son nom ni vraiment son âge,
J’étais déjà reparti la nuit revenue,
Je n’ai conservé depuis qu’une vague image
D’une femme aux cheveux noirs et à demi nue.
Et il est passé du temps, de l’eau, des nuages
Sans que j’aie pu retracer la belle inconnue
Et je me redis parfois, entre deux voyages,
Que le temps n’en est pour sûr pas encor venu.
Et lorsque certaines nuits mon âme s’égare,
Il m’arrive entre autres choses de repenser
À la chambre deux cent quatre, Hôtel de la Gare,
Où tu m’étais apparue comme je passais.
Tu ne portais presque rien sous ta chevelure,
Tu ne portais presque rien dans le petit jour,
Et il s’est produit dès lors comme une fêlure,
J’étais tombé amoureux dès ce premier jour.
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6. |
Des bateaux de papier
02:56
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Des bateaux comme tant d'autres qui n'ont pas d'histoire
Jusqu'au jour où ils s'échouent quelque part dans la mer,
Des bateaux que l'on décrit dans des chansons à boire
Telles des cités perdues au milieu du désert.
Et sur la grève un enfant
Lance des voiliers
Qui n'ont pas besoin de vent...
Des bateaux de papier.
Des bateaux comme des villes sur plusieurs étages
Où l'on cherche à oublier sans vraiment tout quitter,
Des bateaux qui vont et viennent, qui n'ont pas d'attaches
Ou à peine quelques jours dans des ports étrangers.
Et sur la grève un enfant
Lance des voiliers
Qui n'ont pas besoin de vent...
Des bateaux de papier.
Des bateaux comme des dragues, des sortes d'usines
Qui ne laissent derrière eux que des fonds mutilés,
Des bateaux qui font la pêche et la chasse marine
Comme jadis on tuait les bisons par milliers.
Et sur la grève un enfant
Lance des voiliers
Qui n'ont pas besoin de vent...
Des bateaux de papier.
Des bateaux comme des îles, des pistes flottantes
Où se tiennent alignés de grands oiseaux d'acier,
Des bateaux qui font la guerre à la moindre commande
Comme on livre du poulet tout chaud et bien pané.
Et sur la grève un enfant
Lance des voiliers
Qui n'ont pas besoin de vent...
Des bateaux de papier.
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7. |
Valse dans le ciel
03:14
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Valse dans le ciel
De tout ce qui flotte et qui bouge,
Valse dans le ciel
Quand le soleil est au plus bas,
Valse dans le ciel
De bleu et de mauve et de rouge,
Valse dans le ciel
Deux mouettes marquent le pas.
Et je te vois
Qui tournes sans cesse la tête
Et dans ta voix
J’entends comme ton coeur qui bat.
Valse dans le ciel
Le dernier cri d’une corneille,
Valse dans le ciel
Le jour bascule dans le noir,
Valse dans le ciel
Les chauves-souris se réveillent,
Valse dans le ciel
Sous les combles d’un vieux manoir.
Et je te vois
Qui lèves l’oeil et tends l’oreille
Et dans ta voix
J’entends comme ton coeur qui bat.
Valse dans le ciel
De tout plein d’étoiles qui filent,
Valse dans le ciel
De ces mouches qui font du feu,
Valse dans le ciel
Sans toutes ces lueurs des villes,
Valse dans le ciel
Qui nous invite à faire un voeu.
Et je te vois
Qui me souris du bout des lèvres
Et dans ta voix
J’entends comme ton coeur qui bat…
Et te prends dans mes bras.
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8. |
Lorsque Satie s'est tu
03:10
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Elle était nue, blottie
Tout au fond de la pièce,
Ils écoutaient Satie,
Une dernière pièce,
Pour étirer le temps
D’une soirée d’ivresse,
Pour oublier le temps
Perdu et tout le reste.
Elle tenait un verre
Entre ses deux mains fines,
Comme ça, de travers
Tout contre sa poitrine,
Et lui n’avait de gêne
De regarder son corps
Tandis que sur sa chaîne
Satie jouait encore.
Elle bougeait à peine,
Juste du bout des lèvres
Pour exprimer sa peine,
Un désir, une fièvre,
Et lui ne trouvait mieux
Que d’effleurer sa joue
Tandis que derrière eux
Satie jouait toujours.
Elle ne bougeait plus
Par cette nuit d’été,
Dehors il avait plu,
Tout s’était arrêté,
Et c’est à ce moment
Qu’à son tour dévêtu
Il s’est fait son amant...
Et que Satie s’est tu.
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9. |
Balade sous la mer
03:55
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Balade sous la mer
Tout comme dans les airs,
Un enfant s’amuse dans les eaux
D’une mare à canards
Au milieu des roseaux.
Balade sous la mer
Tout comme un cerf-volant
Qu’un enfant promènerait là-haut
Dans le ciel au soleil
Au milieu des oiseaux.
Il voit des poissons pas plus longs qu’un doigt,
Des restes d’oursins gros comme une noix,
Des étoiles mortes depuis des mois...
Des mois.
Il entend des bruits de bulles de vent
Derrière, au-dessus et juste devant
Comme s’il nageait au fond de la mer...
La mer.
Balade sous la mer
Tout comme dans les airs,
Un enfant s’amuse dans les eaux
D’une mare à canards
Au milieu des roseaux.
Balade sous la mer
Tout comme un cerf-volant
Qu’un enfant promènerait là-haut
Dans le ciel au soleil
Au milieu des oiseaux.
Il voit des objets de fer et de verre,
De vieilles bouteilles de tous les verts
Comme des appels jetés à la mer...
Amers.
Il entend des voix qui crient au secours,
Des voix de marins partis au long cours,
Comme autant d’échos qui courent toujours...
Toujours.
Balade sous la mer
Tout comme dans les airs,
Un enfant s’amuse dans les eaux
D’une mare à canards
Au milieu des roseaux.
Balade sous la mer
Tout comme un cerf-volant
Qu’un enfant promènerait là-haut
Dans le ciel au soleil
Au milieu des oiseaux.
Il voit un bateau pas plus long qu’un bras,
Taillé d’une pièce avec un fond plat,
Tout comme une épave qui gît plus bas...
Plus bas.
Il entend des voix, il entend des pas
Qui sonnent la fin de ses longs ébats,
De cette balade au fond de la mer...
Sa mer.
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10. |
Jusqu'à en mourir
03:34
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Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir
À trop vouloir devenir quelqu’un d’autre que soi,
À ne plus se reconnaître à travers tous ces rires,
À ne plus être rien d’autre que l’ombre de soi.
Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir
À trop vouloir se fixer d’impossibles défis,
À toujours serrer les dents, à ne jamais sourire,
Et c’est ainsi que l’on passe à côté de sa vie.
Il arrive que l’on vive jusqu’à en mourir
À ne pas savoir goûter chacun de ces instants,
À ne jamais regarder même un lilas fleurir,
À ne cesser de combattre la course du temps.
Et l’on en arrive ainsi au terme de sa vie
Sans avoir vraiment vécu ne serait-ce qu’un jour,
Et l’on se rend compte alors que tout est bien fini,
Qu’on n’a pas même vécu ce qu’est un grand amour...
Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir
Tant le désir est profond au plus profond de soi,
Si long tout ce temps perdu qui nous a fait souffrir,
Si lointain le souvenir de la première fois.
Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir
Tant le plaisir est profond au plus profond de soi,
Si fort et doux à la fois ce feu qui nous déchire
Comme le fil d’une lame et celui de la soie.
Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir,
Où l’on voudrait demeurer éternellement ivre,
Où l’on voudrait tout cesser, même cesser de vivre...
Il arrive que l’on aime jusqu’à en mourir.
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11. |
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Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
Les longues plages du Mass
Et leurs quais de poteaux,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
Les maisons grises du Mass
Et leurs murs de bardeau,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Et tout cela me ramène
À des temps plus anciens
Où je fréquentais le Maine
Avec peu de moyens,
Les fines bruines du Maine
Et les petits matins
Qui me changeaient de la Main
Et des bruits citadins.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
De ces jeux à marée basse
À faire des châteaux,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
Des oursins qu’on y ramasse
Et qu’on offre en cadeau,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Et tout cela me ramène
À des temps plus anciens
Où je fréquentais le Maine
Avec peu de moyens,
Les fines bruines du Maine
Et les petits matins
Qui me changeaient de la Main
Et des bruits citadins.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
Tes longues courses, tes marches
À prendre des photos.
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
De tes soirées sur les marches
À écouter les flots,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
Et tout cela me ramène
À des temps plus anciens
Où je fréquentais le Maine
Avec peu de moyens,
Les fines bruines du Maine
Et les petits matins
Qui me changeaient de la Main
Et des bruits citadins.
Quand tu me parles du Mass
Et de ses bords de l’eau,
De tes souvenirs du Mass
Malgré ta peur de l’eau,
Je n’entends qu’une musique,
Une musique de piano,
Je n’entends qu’une musique…
De piano.
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12. |
As-tu été une enfant ?
03:23
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Petite fille d’un coin d’Indochine
Sur le dos d’un éléphant,
Que dans un champ, une rue j’imagine,
As-tu été une enfant ?
Petite fille qui ne sait pas lire,
Qui ne sait non plus compter,
Qui ne pourra jamais sans doute écrire,
Juste danser et chanter.
Petite fille qu’on mène à l’usine,
Qui n’a pas même douze ans,
Qui passe toute sa vie aux cuisines,
As-tu été une enfant ?
Petite fille qu’on nourrit à peine
De ce qu’il reste à manger,
Qui n’a pas droit d’éprouver de la peine,
Qu’on marie contre son gré.
Petite fille qu’on viole, assassine,
Qu’on force à tuer des gens,
Que l’on transforme en robot, en machine,
As-tu été une enfant ?
Petite fille étendue sur la grève
Nue depuis que tu as fui,
Qui n’a plus rien, ni famille ni rêves,
Que sa mémoire et sa vie.
Petite fille des grands magazines
Qu’on nous montre en coup de vent,
Qui aurait pu être un jour ma voisine,
As-tu été une enfant ?
Petite fille au sourire un peu triste,
Aux yeux de biche ou de chat,
Qui joue les stars, les divas, les actrices,
Qui joue les femmes déjà.
Petite fille qu’un peintre dessine
À quelques mètres devant,
Toi qui me sembles venue d’Indochine...
As-tu été une enfant ?
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13. |
Un café sur le Fjord
05:33
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Petit soleil voilé entre deux pans de brume,
Au large comme une île, un banc de sable, un phare,
Je suis face à la mer, mon carnet et ma plume
À me dépayser de tous ces boulevards.
Je ne recherche pas les plus belles terrasses
Ni les cafés branchés comme celui de Flore
Où l’on aime être vu avec un chien de race,
Je préfère de loin un café sur le Fjord…
Un café sur le Fjord.
Le temps tout doucement s’écoule entre deux lignes,
Je n’écris pas vraiment, je jette quelques mots,
La serveuse repasse et je lui fais un signe
Mais pour le plat du jour il est encor trop tôt.
Je ne recherche pas les plus belles terrasses
Ni les cafés branchés comme celui de Flore
Où l’on aime être vu avec un chien de race,
Je préfère de loin un café sur le Fjord…
Un café sur le Fjord.
Il est presque midi quand tu franchis la porte,
On t’invite à choisir une table au balcon,
Tu n’es pas toute seule, il est vrai mais qu’importe,
Tu es plutôt jolie et le repas est bon.
Je ne recherche pas les plus belles terrasses
Ni les cafés branchés comme celui de Flore
Où l’on aime être vu avec un chien de race,
Je préfère de loin un café sur le Fjord…
Un café sur le Fjord.
Et comme il s’est rempli peu à peu il se vide,
Tu vas bientôt quitter et j’ignore ton nom,
Et pourtant je t’ai pris un instant de ta vie
Pour en faire un couplet de cette autre chanson.
Je ne recherche pas les plus belles terrasses
Ni les cafés branchés comme celui de Flore
Où l’on aime être vu avec un chien de race,
Je préfère de loin un café sur le Fjord…
Un café sur le Fjord.
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14. |
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Plus haut que les plus hauts des gratte-ciel
Plus haut que les oiseaux de proie
Plus haut que le soleil et l’arc-en-ciel
Plus haut, se dit l’enfant tout bas.
Plus haut que les ballons et leurs nacelles
Plus haut que tous ces monts là-bas
Plus haut, qu’y a-t-il plus haut dans le ciel ?
Plus haut… se dit l’enfant tout bas.
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Ce monde où tout semble géant,
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans…
D’un enfant de cinq ans.
Plus grand que les plus grands bateaux de fer
Plus grand que ces longs quais de bois
Plus grand que toutes ces glaces l’hiver
Plus grand, se dit l’enfant tout bas.
Plus grand que ce qu’on nomme le désert
Plus grand que les palais des rois
Plus grand, y a-t-il plus grand que la mer ?
Plus grand… se dit l’enfant tout bas.
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Ce monde où tout semble géant,
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans…
D’un enfant de cinq ans.
Plus loin que l’autre bout de la ruelle
Plus loin que les quartiers d’en bas
Plus loin que les murs de la citadelle
Plus loin, se dit l’enfant tout bas.
Plus loin que là où vont les hirondelles
Plus loin que là où vont les oies
Plus loin, me rendre un jour aussi loin qu’elles
Plus loin… se dit l’enfant tout bas.
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Ce monde où tout semble géant,
Le monde a l’air si vaste et beau comm’ ça
Dans l’oeil d’un enfant de cinq ans…
Et j’étais cet enfant.
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15. |
Le dernier bar
03:41
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Tu m’avais dit : Allez ! viens-t’en...
Un dernier verre, un dernier bar,
Peu importe où mais quelque part
Pour boire et parler du bon temps,
Parler de nos folles amours
Durant tout ce temps écoulé,
Parler simplement pour parler,
Parler du monde autour de nous.
Tous les bars sont autant de ports
Où l’on s’arrête pour mouiller,
Parfois même pour se noyer
Quand nos amours ont pris le bord.
Et l’on se prend pour des marins
Qui auraient beaucoup navigué,
Et l’on se met à divaguer
À propos de tout et de rien.
C’était un petit bar branché
Juste aux limites du Plateau,
Là où se tiennent les ados,
Où l’on va faire son marché,
Un endroit plutôt sympathique
Avec aux murs plein de photos
D’artistes décédés trop tôt
Et dont on jouait les musiques.
Tous les bars sont autant de ports
Où l’on s’arrête pour mouiller,
Parfois même pour se noyer
Quand nos amours ont pris le bord.
Et l’on se prend pour des marins
Qui auraient beaucoup navigué,
Et l’on se met à divaguer
À propos de tout et de rien.
Le bar était rempli de gars
Qui comme nous venaient draguer
Les filles prêtes à craquer
Pour quelques onces de vodka.
C’était à la fois triste et gai
De voir tous ces gens réunis
Pour tenter de vaincre l’ennui
Dans le cognac et le reggae.
Tous les bars sont autant de ports
Où l’on s’arrête pour mouiller,
Parfois même pour se noyer
Quand nos amours ont pris le bord.
Et l’on se prend pour des marins
Qui auraient beaucoup navigué,
Et l’on se met à divaguer
À propos de tout et de rien.
Allez ! viens-t’en, tu m’avais dit,
Ce sera le tout dernier bar...
Mais nous nous sommes mis à boire
Et tu n’es jamais reparti.
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16. |
Lentement
03:35
|
|||
Lentement,
Tout s'est passé lentement,
Doucement,
Sans qu'on le sache vraiment.
Peu à peu,
Il aura suffi de peu,
Pas à pas,
Sans qu'il n'y ait de combat.
Un adieu,
C'est toujours triste un adieu,
Tant d'années
À s'être tout pardonné.
Les voilà
Devant l'allée des lilas,
Il a plu,
Ils ne se reverront plus.
Il le sait,
C'était leur dernier essai,
Elle aussi,
Ils se sont redit merci.
Un adieu,
C'est toujours triste un adieu,
Même avec
Un sourire et les yeux secs.
Lentement,
Tout s'est passé lentement,
Tendrement,
Comme entre de vieux amants.
En plein jour,
Juste un baiser sur la joue,
Le soleil
Ne sera jamais pareil.
|
Michel Dufresne Quebec, Québec
De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more
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