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1. |
Quand j'étais jeune
04:56
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Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas de télé,
On prenait le temps de parler,
De se parler de tout de rien.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas d’internet,
On se contentait d’une lettre
À l’occasion, et c’était bien.
Mais il y avait la radio
Et les balades en auto
Pour occuper ce temps de trop…
Ce temps de trop.
Et il y avait les parents,
Même parfois les grands-parents
Qui habitaient le même rang…
Le même rang.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas de métro
Et il fallait se lever tôt
Pour se rendre à pied à l’école.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait ni gratte-ciel
Ni traînées blanches dans le ciel,
Juste des avions qui décollent.
Mais il y avait bien le train
Qui nous réveillait le matin
Et nous faisait rêver un brin…
Rêver un brin.
Et il y avait tous ces gens
Qui le soir, au soleil couchant,
Allaient cueillir des fleurs des champs…
Des fleurs des champs.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas ces gadgets
Que l’on achète et que l’on jette
Un peu partout autour de soi.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas de moto
Filant sur la neige ou sur l’eau,
Comm’ si cela allait de soi.
Mais il y avait le silence
À travers des forêts immenses
Et de l’eau bleue encor dans l’anse…
Encor dans l’anse.
Et il y avait néanmoins
Déjà des espèces de moins,
Et nous n’étions que des témoins…
Que des témoins.
Quand on est jeune
On ne mesure pas le temps,
On vit le présent, on attend,
On croit que rien ne va changer.
Toi qui es jeune,
Toi qui débute dans la vie,
Sache qu’un jour sans préavis
Le monde pourrait se venger.
Quand j’étais jeune
Il n’y avait pas de télé,
On prenait le temps de parler,
De se parler de tout de rien…
Et c’était bien.
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2. |
Petit dimanche
03:50
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Petit dimanche aux couleurs de l’automne,
Petit dimanche pluvieux,
Où devant sa fenêtre on se questionne,
Où l’on se sent un peu vieux...
Où devant sa fenêtre on se questionne,
Où l’on se sent un peu vieux.
Petit dimanche où l’on n’entend personne,
Pas même les gens d’en bas,
Où l’on voudrait que la maison résonne
Encor du bruit de ses pas...
Où l’on voudrait que la maison résonne
Encor du bruit de ses pas.
Et c’est pourtant un dimanche semblable
Qu’elle avait fait le choix de s’en aller,
Avec un mot sur le coin de la table,
Tout simplement, sans même lui parler.
Petit dimanche où les feuilles frissonnent,
Petit dimanche frileux,
Où l’on se voit des cheveux qui grisonnent
Pendant que dehors il pleut...
Où l’on se voit des cheveux qui grisonnent
Pendant que dehors il pleut.
Petit dimanche où l’on n’attend personne,
Où il ne se passe rien,
Où l’on voudrait qu’on appelle, qu’on sonne,
Où tout se passe trop bien...
Où l’on voudrait qu’on appelle, qu’on sonne,
Où tout se passe trop bien.
Et c’est pourtant ce dimanche tranquille
Que l’on a choisi pour tuer Sarah,
Loin du village, au bout d’une presqu’île,
Tout bêtement, dans son lit, dans ses draps.
Petit dimanche aux couleurs de l’automne,
Petit dimanche pluvieux,
Où devant sa fenêtre on se questionne,
Où l’on se sent un peu vieux...
Où devant sa fenêtre on se questionne,
Où l’on se sent un peu vieux.
Petit dimanche où l’on ferait un somme,
Où l’on se met à rêver,
Où l’on se dit qu’il ne viendra personne
Mais que tout peut arriver...
Où l’on se dit qu’il ne viendra personne
Mais que tout peut arriver.
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3. |
Colorer le ciel
05:20
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Pendant qu’il faisait gris dehors dans la ruelle,
Les samedis matins d’automne et de printemps,
Que les autres enfants jouaient à la marelle
Ou s’amusaient sans plus à défier le temps,
Tandis que mes parents vaquaient à leur routine
Chacun de son côté, par petits gestes lents,
Moi je me réfugiais au chaud dans la cuisine
Pour colorier le ciel dans de grands cahiers blancs.
Colorier le ciel, juste colorier le ciel
Comme s’il était bleu, éternellement bleu.
Colorier le ciel, juste colorier le ciel,
Et même quand il pleut… et même quand il pleut.
Pendant qu’au tableau noir notre prof de physique
Expliquait de son mieux comment naissent les vents,
Que certains d’entre nous bavardaient de musique
Tout en continuant de regarder devant,
Tandis qu’à la fenêtre on pouvait voir la neige
Recouvrir peu à peu les marches d’escaliers,
Moi j’inventais sans cesse de nouveaux manèges
Pour colorier le ciel au bas de mes cahiers.
Colorier le ciel, juste colorier le ciel (...)
Pendant qu’à l’autre bout de ce monde en déroute
Il est quelques heures de plus, déjà la nuit,
Que les accros du cœur s’en vont sur l’inforoute
En espérant pouvoir y tromper leur ennui,
Tandis qu’à la radio qui joue du nouvel âge
On parle d’attentat pour la centième fois,
Moi j’ouvre mon portable et j’ajuste l’image
Pour colorier le ciel de cet écran trop froid.
Colorier le ciel, juste colorier le ciel (...)
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4. |
Nos matins de janvier
03:56
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Nos matins de janvier à la plage
À l’époque où nous fuyions l’hiver,
Le soleil, un roman, quelques pages
Et le reste du temps, ne rien faire.
Oublier le boulot, la grisaille,
Les caprices d’une autre saison,
Cette neige et ce froid qui assaillent,
C’était là notre seule ambition.
Nos matins de janvier dans les îles
Pour tenter d’échapper à l’hiver,
Comme ces gens déçus qui s’exilent
Dans leur quête d’un monde plus vert.
Oublier le crédit, les factures,
Ne serait-ce que pour quelques jours,
Écouter le vent dans la mâture
D’un voilier qui achève ses jours.
Nos matins de janvier loin des nôtres,
Loin du feu dans l’immense foyer,
Et l’on parlait d’un proche et d’un autre
Et l’on commençait à s’ennuyer.
Adresser plein de cartes postales
Aux amis qu’on ne voyait jamais,
À des lieues de la terre natale,
Pour leur dire enfin qu’on les aimait.
Nos matins de janvier sous la couette
Pour fêter le jour de l’an nouveau,
Et trouver que l’hiver est bien chouette
Même quand l’herbe nous fait défaut.
Oublier le soleil et la plage
En se disant que viendra l’été,
Qu’il vaut mieux savoir tourner la page
Et goûter nos matins de janvier.
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5. |
Avril en février
04:17
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Il faisait un ciel d’été sur fond de feuilles mortes,
La neige avait disparu des fossés et des champs,
On voyait déjà sortir de leurs trous les marmottes,
On entendait les oiseaux multiplier leurs chants.
J’avais ouvert toutes grandes fenêtres et porte
Pour laisser entrer cette odeur de terre mouillée,
Même si c’était encore l’hiver... mais qu’importe !
On eût dit que c’était comme avril en février.
Les gens du Nord se disaient que la fin était proche,
Que la nature et les dieux se vengeaient des humains
Quand se détachent les glaces, que poussent les roches,
Que même les grands troupeaux en perdent leurs chemins.
Il faisait un ciel d’été au-dessus des terrasses,
La neige avait disparu des trottoirs et des toits,
On voyait déjà des gars qui suivaient à la trace
Des filles très court-vêtues et un peu à l’étroit.
J’avais ouvert toutes grandes fenêtres et porte
Pour laisser entrer ces parfums de corps libérés,
Même si c’était encore l’hiver... mais qu’importe !
On eût dit que c’était comme avril en février.
Les gens du Sud répétaient qu’il fallait s’y attendre
Depuis qu’on coupait le bois dans les forêts du Nord,
Depuis que l’on ne pouvait se baigner ni s’étendre
Sans que l’eau ou le soleil ne provoque la mort.
Il faisait un ciel d’été, de printemps ou d’automne,
On ne savait plus très bien où en était le temps,
C’était comme si quelqu’un avait changé la donne,
C’était comme si l’hiver avait pris du bon temps...
On eût dit que c’était comme avril en février.
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6. |
Un moment d'éternité
03:15
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Une nuit sans lune,
Un drame à la une,
Il y a parfois de ces journées,
De ces journées grises
De guerre et de crise
Où l’on voudrait ne pas être né.
Mais au bout du compte,
Quoi que l’on raconte,
Il y a aussi plein de beauté,
L’oeil d’une Joconde
Même une seconde
Tout comme un moment d’éternité.
Un matin de brume,
Un début de rhume,
Il y a parfois de ces journées,
De ces journées tristes
Où tout nous irrite,
Où l’on aimerait s’en retourner.
Mais au bout du compte, (...)
Un soir de tempête,
Un accident bête,
Il avait oublié de tourner,
Un ami, un proche
Mort dans le Rang Croche...
Il y a vraiment de ces journées !
Une nuit sans lune,
Un matin de brume...
Il y a parfois de ces journées,
De ces journées grises
Où rien ne nous grise,
Où l’on a le goût d’abandonner.
Mais au bout du compte, (...)
Et chaque seconde
Peut être un moment d’éternité.
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7. |
Le tour de l'horloge
03:17
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T’as fait le tour de l’horloge,
Il sera bientôt midi,
Tu n’as pas quitté ta loge,
Tu t’es sans doute endormi.
C’est aujourd’hui que tu cesses
Le théâtre et les tournées,
Toi qui a soixante-seize
Belles années.
Tu n’as pas pris de vacances
Depuis que tu es petit,
Que t’es entré dans la danse
Et que tu as tout appris,
Dans la troupe de ton père
Qui jouait des comédies,
Comme avant lui ton grand-père
À ce qu’on dit.
T’as fait le tour des villages
Entre Val d’Or et Gaspé,
Des photos dans tes bagages
Comme pour te disculper.
Tes enfants n’étaient pas d’âge
Pour te suivre où tu allais,
Et c’est entre deux voyages
Qu’ils te voyaient.
Tu ne voulais pas qu’ils souffrent
À faire un jour ce métier
Qui ne tolère, ne souffre
Qu’on le pratique à moitié,
Mais tu étais un peu triste
Que la chaîne soit rompue,
Qu’ils ne soient pas même artistes,
Mimes de rue.
T’as fait le tour de la France
Autant que de ton pays,
D’aussi loin que ton enfance
Et sans t’arrêter depuis.
Tu t’es produit dans des salles
Pleines souvent qu’à demi,
Quelquefois même des salles
Juste d’amis.
Et tu poursuivais ta route
Sans jamais t’apitoyer,
Il faut bien gagner sa croûte
Et chaque mois son loyer,
Et tu gardais le moral,
Relevais chaque défi...
Rien pour toi de plus normal
Que cette vie !
T’as fait le tour de l’horloge,
Presque le tour de ta vie,
Tu n’as pas quitté ta loge,
Tu t’es sans doute endormi.
Tu ne veux pas qu’on te fête
Malgré toutes ces années...
Pour mieux faire dans ta tête
D’autres tournées.
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8. |
Quel temps fait-il ?
03:34
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Il n’a cessé de pleuvoir que de la pluie
Après les dernières tempêtes d’avril
Et je ne suis sorti que de nuit depuis...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
On nous dit que les glaciers ne gèlent plus,
Qu’ils vont à la mer pour devenir des îles...
A-t-il fait trop chaud pendant qu’il a trop plu ?
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
La terre a tremblé de nouveau ce matin,
Oh ! c’était quelque chose de bien subtil,
Pourtant quelque part tout s’est éteint soudain...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
Une vague énorme a tout enseveli,
Un port, un village, un quartier d’une ville,
Ailleurs un grand fleuve est sorti de son lit...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
On chasse des bêtes juste par plaisir,
Pour se rassurer qu’on est les plus habiles,
Alors qu’autrefois c’était pour se vêtir...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
On poursuit des guerres qui n’ont plus de sens,
Juste pour de l’or, des pierres qui scintillent,
Pour se procurer de plus en plus d’essence...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
Sommes-nous hier, aujourd’hui ou demain,
À l’âge de pierre ou aux années deux mille,
À l’aube ou la fin de notre genre humain ?
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
La terre a tremblé de nouveau ce matin,
Oh ! c’était quelque chose de bien subtil,
Pourtant quelque part tout s’est éteint soudain...
Mais dites-moi, quel temps fait-il ?
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9. |
Septembre
03:55
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Septembre...
Hé oui, déjà septembre !
Un regard amoureux avant de se quitter,
Très tendre.
S’étendre
Et désormais attendre
Que revienne un prochain été.
Des souvenirs à peine éteints
Comme ces feux jusqu’au matin,
Ces feux de grève ou de foyer
Que l’on n’osait jamais noyer
Pour ne pas rompre la magie
De tant de bonheur éphémère
Dont il nous vient la nostalgie,
Un jour ou l’autre, douce-amère.
Septembre... (...)
Des pincements au coeur, au corps
De voir basculer le décor,
Au moindre frisson d’une feuille
On frissonne aussi quoi qu’on veuille,
On craint déjà qu’il fasse noir,
Qu’il gèle au sol mêm’ s’il est vert,
Avant que ne tombe le soir,
Avant que n’arrive l’hiver.
Septembre... (...)
Des sentiments un peu confus,
Comme une sorte de refus
De ce que sera fait demain,
De ce qui nous guette en chemin,
Comme un besoin de mieux comprendre
Avant de s’engager plus loin,
Comme un besoin de tout suspendre,
De retenir le temps soudain.
Septembre... (...)
Que revienne un prochain été...
Que revienne vite l’été.
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10. |
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J’ai quelquefois la nostalgie des fêtes
Et des veillées d’autrefois
Où l’on savait comment faire la fête
Même quand il faisait froid,
Où chacun se bricolait sa musique
De quelques morceaux de bois,
Où chacun se joignait à la musique
Même d’un filet de voix.
C’était mon cousin le plus vieux, Jean-Claude,
Qui se mettait au piano,
Au piano droit dont les notes plus hautes
Sonnaient toujours un peu faux.
Pour ma grand-mère il jouait une valse,
Une valse de son temps,
Au vieux logis de la rue De La Salle
Où nous allions tous les ans.
J’ai quelquefois la nostalgie des fêtes (...)
C’était Gros Pierre, un voisin du village,
Qui nous sortait son violon,
Son beau violon qu’il avait depuis l’âge
Où il n’en menait pas long.
Il nous jouait des airs de la campagne
Sur un fond d’accordéon,
Tout en nous demandant qu’on l’accompagne
Ne fût-ce que du talon.
J’ai quelquefois la nostalgie des fêtes (...)
C’était déjà du jazz un peu manouche
Qui tournait à la radio,
Des jeux de guitare qui faisaient mouche,
De guitare à la Django.
C’était le Cabaret du soir qui penche
Avec son “oiseau de nuit”,
Et je me voyais monter sur les planches
Comme Brel et Reggiani.
J’ai quelquefois la nostalgie des fêtes
Et des veillées d’autrefois
Où l’on savait comment faire la fête
Même quand il faisait froid,
Bien avant la musique électronique
Et tous ces tubes techno,
Quand on jouait encor de l’acoustique,
Du violon et du piano...
Quand on jouait encor de l’acoustique, Quand on dansait sur Vigneault.
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11. |
Pourchasser les nuages
03:45
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Des nuages tout bêtes,
De neige et de tempête,
Des nuages de pluie
Pleins de plis,
Des nuages tout roses,
Immobiles, qui rôdent,
Des nuages si bas,
Presque plats.
Pourchasser les nuages
Depuis son plus jeune âge,
Comme on poursuit le vent
Droit devant,
Comme d’autres voyagent
Et ne rêvent qu’au large,
Comme une double vie...
Pour la vie.
Des nuages qui bougent
Sur fond de soleil rouge,
Des nuages qui vont,
Se défont,
Des nuages qui filent
Au-dessus de la ville,
Des nuages d’ennui
Dans la nuit.
Pourchasser les nuages (...)
Des nuages qui longent
Des falaises qui plongent,
Des nuages de grain
Au matin,
Des nuages qui roulent
Sur un fleuve de houle,
Des nuages qui fuient,
Qu’on défie.
Pourchasser les nuages (...)
Des nuages qui tracent
Des figures fugaces,
Des nuages tout blancs
Et très lents,
Des nuages qui passent,
Qui jamais ne repassent,
Des nuages d’enfant
De neuf ans.
Pourchasser les nuages (...)
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12. |
Des anges dans la neige
03:05
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Faire des anges
De neige blanche,
Faire des anges les yeux tournés vers le ciel...
Faire des anges,
Rien que des anges,
Faire des anges dans la neige avec des ailes. (bis)
Tu avais l’âge
Des enfants sages
Qui demandent plein de cadeaux au Pèr’ Noël...
Tu avais l’âge
Des enfants sages,
Tu avais l’âge et l’air d’un ange sans les ailes. (bis)
T’as pris de l’âge
Les yeux au large,
T’as pris de l’âge et volé de tes propres ailes...
T’as pris de l’âge,
Quelques ans d’âge,
Et cessé de faire des anges dans la neige. (bis)
Mais un dimanche
De neige blanche,
Voilà que je recevais de toi un courriel !
Un mot étrange
Pour un dimanche :
Je voudrais fair’ des ang’s à l’île pour Noël...
Faire des anges,
Rien que des anges,
Faire des anges dans la neige avec des ailes. (bis)
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13. |
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Quell' que soit la voie que tu prennes,
Quell' que soit la vie que tu mènes,
Il n'y a pas de meilleur temps
Pour profiter de tout son temps.
La vie n'est pas une entreprise
Que l'on conduit selon les crises.
Qui peut savoir ce qui l’attend,
S'il lui en reste pour longtemps ?
Un jour qui passe, un jour qui fuit
Peut être le jour de sa vie
Où tout se passe, où tout se joue,
Où tout va changer d’un seul coup.
Quel que soit l’âge sur ta fiche,
Le poids des ans que tu affiches,
Il n'y a pas de meilleur temps
Pour profiter de tout son temps.
La vie n’est pas juste une page
Du dernier roman à la page
Où le héros n’a que vingt ans,
Où la vie s’arrête à trente ans.
Un jour qui passe, un jour qui fuit (...)
Et que tu aies autant de rides
Que ce chien qui te sert de guide,
Il n'y a pas de meilleur temps
Pour profiter de tout son temps.
La vie n’est pas ce sacrifice
Où tout écart devient un vice,
Où l’on condamne la folie,
Où la vie même est un délit.
Un jour qui passe, un jour qui fuit (...)
Quell' que soit la voie que tu prennes,
Quell' que soit la vie que tu mènes,
Il n'y a pas de meilleur temps
Pour profiter de tout son temps...
De tout son temps.
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14. |
Plus le temps passe
03:06
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On fait plein de choses la semaine,
Le temps nous mène,
Le temps nous mène...
On fait plein de choses la semaine,
Mais peu de chose d’important.
Plus le temps passe et la vie s’écoule,
Plus le temps passe,
Plus le temps passe...
Plus le temps passe et la vie s’écoule,
Et plus le temps nous fait défaut.
On court tout le temps d’un lieu à l’autre,
Comme tant d’autres,
Comme tant d’autres...
On court tout le temps d’un lieu à l’autre,
Mais sans avancer pour autant.
Plus le temps passe et la vie s’écoule, (...)
On compte le temps pour sa retraite,
Le temps qu’il reste,
Le temps qu’il reste...
On compte le temps pour sa retraite,
Mais sans s’y préparer vraiment.
Plus le temps passe et la vie s’écoule, (...)
Et quand tout ce temps sera derrière,
Très loin derrière,
Très loin derrière...
Et quand tout ce temps sera derrière,
Restera-t-il un peu de temps ?
Plus le temps passe et la vie s’écoule,
Plus le temps passe,
Plus le temps passe...
Plus le temps passe et la vie s’écoule,
Et plus le temps nous fait défaut...
Et plus le temps nous fait défaut.
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15. |
Bientôt l'heure...
04:34
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Bientôt l’heure de fermer boutique,
De laisser de côté le studio,
De suspendre un moment la musique,
De rentrer sagement au condo.
Bientôt l’heure de quitter la boîte,
Les claviers, les amplis, les micros,
De sortir par la porte de droite
Et de se dire encore à bientôt.
Et pourtant la musique nous reste
Quelque part dans la tête et la peau,
Obsédante comme une maîtresse...
La musique n’est pas un boulot.
Bientôt l’heure d’éteindre sa lampe,
De tirer un à un les rideaux,
Comme on échappe aux feux de la rampe
Chaque fois que tombe le rideau.
Bientôt l’heure d’oublier les planches,
Les mesures, les gestes, les mots,
D’effacer jusqu’à la page blanche
Déposée sur le coin du bureau.
Et pourtant des images nous restent
Quelque part dans la tête et la peau,
Obsédantes comme des caresses...
Des images d’un dernier bravo.
Bientôt l’heure de fermer boutique,
De quitter la scène du bistro,
De suspendre à nouveau la musique
Avant de se redire à bientôt.
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Michel Dufresne Quebec, Québec
De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more
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