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1. |
J'étais là...
03:59
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J’étais là bien avant d’autres
Quelque dix mille ans passés
Sur chacune de ses côtes
À pêcher et à chasser.
Nous étions quelques centaines
Sur cette île de beauté
Dont nous ne prenions à peine
Que le bois pour nous chauffer.
Ils ont parlé de sauvages
Ceux qui sont venus après,
Ces étrangers d’un autre âge
Avec de drôles de traits.
On m’appelait la sorcière
Car j’avais plein de secrets,
Comment soigner tous mes frères
Au milieu de la forêt,
Comment lire dans les rêves
Et dans le ciel et dans l’eau,
Comment parcourir la grève
Sans faire peur aux oiseaux.
Ils ont parlé de sauvages
Ceux qui sont venus après,
Ces étrangers d’un autre âge
Avec de drôles de traits.
Vous semblez surpris encore
Chaque fois que vous trouvez
Des objets que je décore
Et que je laisse tomber.
C’est que mon esprit demeure
Au fond des grottes cachées,
Même les bêtes qui meurent
Continuent de nous hanter.
Ils ont parlé de sauvages
Ceux qui sont venus après,
Ces étrangers d’un autre âge
Avec de drôles de traits.
J’étais là bien avant d’autres
Quelque dix mille ans passés
Sur chacune de ses côtes
À pêcher et à chasser.
Nous étions quelques centaines
Sur cette île de beauté,
Et quand elle fut trop pleine
Ce fut le temps de quitter…
Ce fut le temps de quitter.
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2. |
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À peine plus décorée qu’une caisse de planches,
Avec une échelle en corde au milieu d’une branche...
Mais c’était ma maison dans les arbres,
Mon repaire, mon jardin secret,
Comme un nid suspendu dans les arbres,
Près d’un marais.
Comme une bulle au bout de mon île,
Un vaisseau dans l’espace infini,
Comme un retour aux sources du Nil
Et de la vie.
On s’y donnait rendez-vous tous les soirs de semaine,
Avant qu’il ne fasse noir et qu’on n’y voit plus rien,
Et l’on se moquait des grands, de la tante Germaine
Qui sans doute nous cherchait tout en traînant son chien.
Pas plus grosse que la niche d’un bouvier des Flandres,
Avec un trou par devant juste pour qu’on y entre...
Mais c’était ma maison dans les arbres,
Mon repaire, mon jardin secret,
Comme un nid suspendu dans les arbres,
Près d’un marais.
Comme un phare perdu dans la bruine
D’où l’on voyait venir les bateaux,
Comme la tour déjà toute en ruines
D’un vieux château.
On y cachait nos trésors, nos armes de fortune,
Toutes ces lettres d’amour que l’on n’envoyait pas,
Et l’on se disait qu’un jour on irait sur la lune
Avant même qu’un humain y fasse un premier pas.
À peine encore visible, à peine quelques planches
Et le reste d’une corde au milieu d’une branche...
Mais c’était ma maison dans les arbres,
Mon repaire, mon jardin secret,
Comme un nid suspendu dans les arbres,
Près d’un marais.
Comme une bulle au bout de mon île,
Un vaisseau dans l’espace infini,
Comme un retour aux sources du Nil
Et de la vie.
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3. |
Tu te berces
02:47
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Tous les jours tu te berces
Dès que le soleil perce
Et même quand il pleut
Sur la mansarde bleue.
Tu regardes la houle
Et les autos qui roulent
De ta plus grande baie
Qui donne sur le quai.
Tous les jours tu te berces
Pendant que ton «vieux» herse
Le champ de canola
Avec vos quatre gars.
Tu observes le monde
Qui sort de chez Raymonde,
Des touristes surtout
Comme à chaque mois d’août.
Tous les jours tu te berces
Pour le temps qu’il te reste
Sur cette chaise en bois
Dont il manque les bras,
Cette chaise rustique
Que pourtant tu astiques
Comme s’il s’agissait
Du plus beau des buffets.
Tous les jours tu te berces,
Tu te dis : Rien ne presse,
Mes hommes sont au champ,
Rien d’autre qui m’attend…
Et le ragoût mijote
Quelque part sous la hotte,
Juste le réchauffer
Quand ils seront rentrés.
Tous les jours tu te berces
Et ton «vieux» te caresse,
Il est derrière toi
Un peu de terre aux doigts.
Et tu revis l’histoire,
Le temps des balançoires
Quand il aimait poser
Sa main pour te pousser.
Tous les jours tu te berces
De ses mots, de ses gestes
Et tu aimes penser
Qu’il t’a toujours aimée.
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4. |
De tant d'absences
03:27
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Elle est là parfois
Quand je reviens le soir
Comme une ombre à peine
Une présence,
Et j’entends sa voix
Quelque part dans le noir
Qui me crie sa peine
De tant d’absences.
Une soeur, un frère
Un peu plus jeunes qu’elle
Repartis trop tôt
Rejoindre leurs ancêtres,
Et plus tard ce père
Colon brave et rebelle
Disparu sur l’eau
De façon plutôt bête.
Elle est là parfois
Quand je reviens le soir
Comme une ombre à peine
Une présence,
Et j’entends sa voix
Quelque part dans le noir
Qui me crie sa peine
De tant d’absences.
Un amour au loin
Plus haut sur la rivière
Qui ne la quittait
Jamais de son sommeil,
Jusqu’à ce matin
De la fin de l’hiver
Où elle apprenait
Qu’il était mort la veille.
Elle est là parfois
Quand je reviens le soir
Comme une ombre à peine
Une présence,
Et j’entends sa voix
Quelque part dans le noir
Qui me crie sa peine
De tant d’absences.
Et si je vous dis
Que ma demeure est vieille,
Plus de deux cents ans
À voir naître et mourir,
Vous aurez compris
Que des fantômes veillent
De femmes, d’enfants
Qui poussent des soupirs.
Elle est là parfois
Quand je reviens le soir
Comme une ombre à peine
Une présence,
Et j’entends sa voix
Quelque part dans le noir
Qui me crie sa peine
De tant d’absences.
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5. |
Au jardin de Maude
04:05
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Au jardin de Maude
Il y a de tout,
Des pommes, des pêches,
Des herbes très hautes
Et des piments doux
Clôturés de perches.
Mais dans ce jardin
Caché loin de tout
Au bas d’une côte,
Il y a surtout
Très tôt le matin
Le beau corps de Maude.
Car Maude la douce,
Méconnue de tous,
Qui vit dans ses serres,
N’a pas que le pouce
Vert qui vous repousse
Comme une sorcière.
Non, Maude la belle,
Maude la rebelle
A une fleur rousse
Qu’elle porte nue
Comme une ingénue,
Comme dans la brousse.
Au jardin de Maude
Il y a de tout,
Même des perruches,
Des moutons qui sautent
Et qui bouffent tout
Au milieu des ruches.
Mais dans ce jardin
Caché loin de tout
Au bas d’une côte,
Il y a surtout
Très tôt le matin
Le beau corps de Maude.
Car Maude la douce,
Méconnue de tous,
Qui vit dans ses serres,
N’a pas que le pouce
Vert qui vous repousse
Comme une sorcière.
Non, Maude la belle,
Maude la rebelle
A une fleur rousse
Qu’elle porte nue
Comme une ingénue,
Comme dans la brousse.
Au jardin de Maude
Il y a des chats
Et des oiseaux-mouches,
Des chats qui maraudent
Comme des pachas
À l’affût des mouches.
Mais dans ce jardin
Caché loin de tout
Au bas d’une côte,
Il y a surtout
Très tôt le matin
Le beau corps de Maude.
Car Maude la douce,
Méconnue de tous,
Qui vit dans ses serres,
N’a pas que le pouce
Vert qui vous repousse
Comme une sorcière.
Non, Maude la belle,
Maude la rebelle
A une fleur rousse
Qu’elle porte nue
Comme une ingénue,
Comme dans la brousse.
Au jardin de Maude
Il y a de tout
Mais rarement d’hommes,
Il n’y a que Maude
Et son vieux matou
Qui parfois y dorment.
Car dans ce jardin
Caché, en retrait,
Il s’en cache un autre,
Un autre jardin,
Un jardin secret,
Le beau corps de Maude.
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6. |
La petite vendeuse
03:15
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Elle a un nom comme Alice
Ou comme Anaïs
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je salue de la main
Quand je vais au village.
Elle a les cheveux réglisse
Et les yeux iris
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je recroise en chemin
Quand je vais à la plage.
Elle m’a déjà dit
Qu’elle n’est pas d’ici,
D’une autre île, un pays,
Jadis un paradis
Qu’ils ont un jour quitté
Pour un très long voyage,
Comme des sans-papiers,
De simples bohémiens
Sur un très vieux bateau
Et avec presque rien
Si ce n’est que l’espoir
De tourner une page.
Elle a un nom comme Alice
Ou comme Anaïs
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je salue de la main
Quand je vais au village.
Elle a les cheveux réglisse
Et les yeux iris
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je recroise en chemin
Quand je vais à la plage.
Les autres de son clan
Travaillent dans les champs
À cueillir tous ces fruits
Et tous ces beaux épis
Que les gens de la ville
Achètent le dimanche,
Et pendant que nos rangs
Se vident peu à peu
Chacun de ces migrants
Travaille autant qu’il peut…
L’avenir est à ceux
Qui retroussent leurs manches.
Elle a un nom comme Alice
Ou comme Anaïs
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je salue de la main
Quand je vais au village.
Elle a les cheveux réglisse
Et les yeux iris
La petite vendeuse
Au comptoir de maïs
Que je recroise en chemin
Quand je vais à la plage.
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7. |
Une île en elle
03:07
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Elle est debout face au large,
Toujours ce même regard,
Elle en a perdu son âge,
On dit même au village
Qu’elle a perdu le nord.
On parle aussi d’un naufrage,
Qu’elle aurait frôlé la mort
Et d’autres d’un mariage
Qui ne fut qu’un mirage
Et qui l’obsède encore…
Et qui l’obsède encore.
Elle a gardé de lui
Ce côté bleu, un peu rebelle
De celles, ceux qui fuient,
Ce côté bleu d’une île en elle.
Elle dessine des vagues
Sur les rochers à la craie
Tout comme d’autres des tags
Aux murs des terrains vagues
Dès la nuit en secret.
Elle peint de grandes voiles
Sur des morceaux de carton
Qu’elle offre comme des toiles,
Des oursins, des étoiles
Quand revient la saison…
Quand revient la saison.
Elle a gardé de lui
Ce côté bleu, un peu rebelle
De celles, ceux qui fuient,
Ce côté bleu d’une île en elle.
Elle revoit des images
De ses anciennes amours,
En fait elle fut très sage,
Un amour de passage
Qui fut son seul amour.
Un gars du même village
Mais qui rêvait de long cours,
Un jour entre deux voyages,
Une nuit sur la plage,
Une nuit sans retour…
Une nuit sans retour.
Elle a gardé de lui
Ce côté bleu, un peu rebelle
De celles, ceux qui fuient,
Ce côté bleu d’une île en elle…
Une île en elle.
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8. |
Dans les étangs du nord
03:40
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Entends les bruits des espaces nocturnes,
Entends la vie quand le village dort,
Dans la forêt du milieu, dans les dunes,
Dans les marais, dans les étangs du nord.
Les vieux disaient : les sorciers se promènent
Comme des diables, des lutins, des fées
Certaines nuits lorsque la lune est pleine
Et qu’ils allument des feux pour fêter…
Pour fêter.
Entends les bruits qui s’échappent du fleuve,
Le bruit de l’eau quand elle vire au vert,
Celui des vagues juste avant qu’il pleuve,
Celui des glaces qui craquent l’hiver.
Les vieux disaient : les sorciers se promènent
Comme des diables, des lutins, des fées
Certaines nuits lorsque la lune est pleine
Et qu’ils allument des feux pour fêter…
Pour fêter.
Entends mes mots te parler de mon île,
Celle des nuits quand le village dort,
Cette musique des bruits de mon île
Dans les marais, dans les étangs du nord.
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9. |
Une autre île
03:02
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Je nous imagine un instant
Sur ces îles de sable au large de la nôtre,
Ces îles qui durent le temps
De chaque marée basse pareille à une autre,
Ces îles qui n’ont pas de nom
Sinon ceux que leur donnent les vieux de la Côte,
Ces îles comme des hauts-fonds
Qu’on ne voit que des côtes.
On rêve toujours d’une autre île
Plus lointaine et sauvage,
On rêve toujours d’un ailleurs
Pour se dépayser,
Ce goût de s’évader de soi
Qui n’a pas vraiment d’âge,
Ce besoin de quitter parfois
Pour mieux se retrouver.
Nous y poserions nos kayaks
Au milieu d’un nuage d’oiseaux blancs de neige
Aussi bruyants que ceux d’un lac
À la barre du jour quand on crie de la berge
Et tout redeviendrait silence,
À peine le murmure des bruits de la mer,
Sur cette île sans baie ni anse
Et dénuée d’amers.
On rêve toujours d’une autre île
Plus lointaine et sauvage,
On rêve toujours d’un ailleurs
Pour se dépayser,
Ce goût de s’évader de soi
Qui n’a pas vraiment d’âge,
Ce besoin de quitter parfois
Pour mieux se retrouver.)
Nous y serions juste à l’étale,
À ce moment précis de l’entre-deux-marées,
Quand le soleil sur l’eau s’étale
Comme de l’huile chaude qu’on vient de verser,
Nous y passerions le midi,
Le temps de boire un peu, le temps de nous aimer
Et nous ne verrions, je te dis,
Pas un bateau passer.
On rêve toujours d’une autre île
Plus lointaine et sauvage,
On rêve toujours d’un ailleurs
Pour se dépayser,
Ce goût de s’évader de soi
Qui n’a pas vraiment d’âge,
Ce besoin de quitter parfois
Pour mieux se retrouver.
Je nous imagine un instant
Sur une île de sable nus et côte à côte.
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10. |
Elle aimait...
03:47
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Elle aimait les fleurs dans les arbres
Avant que ne sortent les fruits,
Lorsque tous les vergers sourient
Même les matins gris
Quand le ciel est de marbre.
Elle aimait les fleurs sur les dunes
Et celles des fonds de sous-bois
Quand nous revenions sur nos pas
Et que le soleil bas
Ressemblait à la lune.
Mais elle aimait surtout mon père,
Son premier et dernier amour,
Et ce petit air de mystère
Et cette manière d’humour
Quand il arrivait de la ville
Chaque soir après le boulot
Et qu’il nous parlait de notre île
Dans ce vieux chalet près de l’eau.
Elle aimait les joncs des battures,
Ceux qui ploient au vent comme blé
Et ceux qui s’échouent dans la baie
Lorsque finit l’été,
Que revient la froidure.
Elle aimait tout ce bois de grève,
Ces objets venus de la mer
Dont nous fabriquions des amers
Pour les marins d’hier
Qui remplissaient nos rêves.
Mais elle aimait surtout mon père,
Son premier et dernier amour,
Et ce petit air de mystère
Et cette manière d’humour
Quand il arrivait de la ville
Chaque soir après le boulot
Et qu’il nous parlait de notre île
Dans ce vieux chalet près de l’eau.
Elle aimait marcher dans le sable,
Sentir la chaleur sous ses pieds,
Regarder nos pas s’effacer,
Me parler du passé
Comme on dit une fable.
Elle aimait les choses qui bougent,
Les vagues de tous ces bateaux,
Le vol et le cri des oiseaux
Et moi sur mon vélo
Sous ma casquette rouge.
Mais elle aimait surtout mon père,
Son premier et dernier amour,
Et ce petit air de mystère
Et cette manière d’humour
Quand il arrivait de la ville
Chaque soir après le boulot
Et qu’il nous parlait de notre île
Dans ce vieux chalet près de l’eau.
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11. |
Jusqu'au dernier rocher
02:35
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Au fond de toi, de nous,
De toutes nos amours
Il y a de ces jours
Où tout n’est que remous,
Où l’on veut s’évader,
Se donner une trêve…
Moi, c’est le quai, la grève
Jusqu’au dernier rocher.
J’y retrouve les brumes
À l’automne, au printemps
Quand le fleuve est d’écume
Et vides les étangs,
J’y croise des bohèmes
Qui semblent égarés
Et des amis que j’aime
Revoir à chaque été.
Au fond de toi, de nous,
De toutes nos amours
Il y a de ces jours
Où tout nous paraît flou,
Où l’on veut se laisser
Transporter par ses rêves…
Moi, c’est le quai, la grève
Jusqu’au dernier rocher.
Plus rien n’a d’importance,
Il peut même neiger,
Je m’assois dans une anse
Parfois jusqu’au coucher,
J’oublie le temps qui file,
Où en est la marée
À ce bout de mon île
Qu’on nomme Argentenay.
Au fond de toi, de nous,
De toutes nos amours
Il y a de ces jours
Où tout n’est que remous,
Où l’on veut s’évader,
Se donner une trêve…
Moi, c’est le quai, la grève
Jusqu’au dernier rocher.
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12. |
Et toi mon île ?
03:56
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Bien sûr Québec ne sera jamais Londres
Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie
Où chaque tour se veut le toit du monde,
Où tout n’est plus qu’une question de prix.
Et toi, mon île, ma belle, ma blonde
Qui me reçoit chaque fois dans ton lit,
Resteras-tu tout au milieu de l’onde
Cette rebelle qui n’a pas vieilli ?
Tu as gardé malgré quelques ratures
L’âme et le feu des grandes poésies
Lorsque le vent caresse tes battures
Sous le soleil des fins d’après-midi…
Pendant que moi j’écris.
Bien sûr Québec ne sera jamais Londres
Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie
Où chaque tour se veut le toit du monde,
Où tout n’est plus qu’une question de prix.
Et toi, mon île, ma belle, ma blonde
Qui me reçoit chaque fois dans ton lit,
Resteras-tu tout au milieu de l’onde
Cette rebelle qui n’a pas vieilli ?
Tu as bravé tellement de tempêtes
Que tes abords en ont pris quelques plis,
Tes pins, tes saules qui courbent la tête
Et tout ce jonc que les vagues charrient…
Pendant que moi j’écris.
Bien sûr Québec ne sera jamais Londres
Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie
Où chaque tour se veut le toit du monde,
Où tout n’est plus qu’une question de prix.
Et toi, mon île, ma belle, ma blonde
Qui me reçoit chaque fois dans ton lit,
Resteras-tu tout au milieu de l’onde
Cette rebelle qui n’a pas vieilli ?
Et tes hivers, tes printemps, tes automnes
Ont cette paix qui n’a rien de l’ennui,
D’autres couleurs, d’autres voix qui résonnent
Et moins de jour et un peu plus de nuit…
Pendant que moi j’écris.
Bien sûr Québec ne sera jamais Londres
Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie
Où chaque tour se veut le toit du monde,
Où tout n’est plus qu’une question de prix.
Et toi, mon île, ma belle, ma blonde
Qui me reçoit chaque fois dans ton lit,
Resteras-tu tout au milieu de l’onde
Cette rebelle qui n’a pas vieilli ?
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13. |
Tu étais repartie
02:49
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|||
Tu étais repartie
Pour aller voir ailleurs
D’autres coins de pays,
Un peu plus de chaleur.
Tu redoutais l’hiver,
Tu me le répétais,
Tu préférais le vert…
Je sais.
Tu étais repartie
Sans parler de retour
Et moi je t’avais dit
Qu’on revient tous un jour
Dès qu’on y a passé
Ne fût-ce qu’un été,
Mais je sais que tu sais…
Je sais.
On y a tous ou presque
Un aïeul d’enterré,
Le nom ou une adresse
D’un parent éloigné.
La moitié du Québec
A l’Île tatouée,
On naît, on meurt avec,
On ne peut l’effacer.
Tu m’écrivais parfois
De là où tu étais
Pour me parler de toi
Et du temps qu’il faisait,
Tu changeais de pays,
De ville à chaque fois,
Tu avais peu d’amis…
Je crois.
Tu m’écrivais surtout
Pour t’informer des tiens
Et de moi et de nous
Et si tout allait bien,
Et je te répondais
Que le temps était doux
Plus que tu ne croyais…
Chez nous.
On y a tous ou presque
Un aïeul d’enterré,
Le nom ou une adresse
D’un parent éloigné.
La moitié du Québec
A l’Île tatouée,
On naît, on meurt avec,
On ne peut l’effacer.
Tu étais repartie
Au début de l’automne,
Un de ces matins gris
Où le fleuve moutonne,
Un peu comme les oies
Ces oies que tu aimais,
Comme les autres fois…
Je sais.
Tu étais repartie
Sans parler de retour
Et moi je t’avais dit
Qu’on revient tous un jour
Dès qu’on y a passé
Ne fût-ce qu’un été,
Mais je sais que tu sais…
Je sais.
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Michel Dufresne Quebec, Québec
De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more
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