Get all 10 Michel Dufresne releases available on Bandcamp and save 30%.
Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Une Île en Elle, Couleur piano, J'aime, tu aimes... mais encore ?, C'est la vie..., Tous ces Ailleurs, Orléans... une Île, Juste un peu de Noël, Dans le rétro, and 2 more.
1. |
J'ai dans la tête...
04:13
|
|||
J’ai dans la tête la mémoire
D’un coin de terre à protéger,
Une chapelle, un vieux manoir,
Une maison, un potager,
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui regardent vers l’océan
Entre deux caps et deux marées...
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui regardent vers l’océan.
J’ai dans la tête la mémoire
D’une aventure à raconter
De la conquête aux années noires,
Nos longs hivers et nos étés,
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui ne tenaient qu’à quelques rangs,
À quelques hameaux égarés...
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui ne tenaient qu’à quelques rangs.
J’ai dans la tête la mémoire
D’un ancien chemin cabossé,
Un train couvert de fumée noire,
Un pont de fer à traverser
De cette côte de Beaupré
Jusqu’à cette île d’Orléans
Où l’on a tous un grand-parent
Ou un ancêtre d’enterré...
De cette côte de Beaupré
Jusqu’à cette île d’Orléans
Où l’on a tous un grand-parent.
J’ai dans la tête la mémoire
D’un coin de terre à protéger,
Plein de photos dans une armoire,
Des souvenirs à partager
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui regardent tout droit devant
Malgré les vents et les marées...
Sur cette côte de Beaupré
Et sur cette île d’Orléans
Qui regardent tout droit devant.
J’ai dans la tête la mémoire...
D’un coin de terre à partager.
|
||||
2. |
Passé le pont
01:48
|
|||
Passé le pont, la grand’ côte et l’entrée de l’île
Et tout ce qui ressemble à la ville,
Passé le premier des deux villages vers l’est
Et les vieilles maisons qui en restent.
Passé les champs d’orge, les granges, les silos,
Les troupeaux de chevaux en enclos,
Passé les vignobles perchés sur les coteaux,
Les vergers traversés de cours d’eau.
Passé l’autre côte et la route du Mitan,
Le deuxième village d’antan,
Passé la grand’ courbe qui monte sur les crans,
Plus haut que l’ancien chemin de rang.
Passé le tronçon qui passe devant l’étang
Où les gens vont passer du bon temps,
Passé les Dion et les deux frères Gagnon...
Et tu te tourneras vers le nord.
Au bout d’une allée perdue et jonchée de glands,
Une longue demeure en bois blanc...
Et si malgré tout cela je n’étais pas là,
Tu te souviendras d’être passé.
|
||||
3. |
Un coin de paradis
03:38
|
|||
Un coin de paradis pas très loin de la ville,
À l’autre bout de l’île où commence la mer,
Juste un hameau tranquille où les saisons défilent
Sans qu’il ne nous revienne un souvenir amer.
J’y retrouve l’enfance,
Des traces de la France
Dans la ligne d’un toit,
Dans les mots d’un patois,
Et le même silence
De ces journées dans l’anse
Quand le ciel était gris
Et sourd malgré nos cris.
Un coin de paradis pas très loin de la ville, (…)
J’y retrouve l’espace,
Le fleuve à marée basse,
Les battures sans fin
Recouvertes de foin,
Et ces oiseaux qui passent
Et sans cesse repassent
Au-dessus des rochers
Sans jamais se poser.
Un coin de paradis pas très loin de la ville, (…)
J’y retrouve Camille,
La maison, la famille,
Les gestes anodins
De nos petits matins,
Et Julie notre fille
Qui se recroqueville
Dans son lit au grenier
Pour lire et dessiner.
Un coin de paradis…
Où l’on voudrait finir sa vie.
|
||||
4. |
Voler
04:11
|
|||
Des oiseaux tout de blanc qui arrivent
Droit du sud un matin de printemps
Comme neige tombée sur nos rives,
Sur le bleu des étangs.
Des oiseaux tout de noir qui croassent
Dans la douce moiteur de juillet
Quand les bancs de nuages s'entassent
Au delà des forêts.
Et soudain comme d'autres je rêve
De pouvoir un instant m'envoler
Au-dessus des villages, des grèves...
Oui, voler !
Des oiseaux de marais immobiles
Dans les herbes, les joncs déjà hauts,
Des mouettes qui squattent la ville
Où il y a de l'eau.
Des grands oiseaux de proie qui surveillent
Dans des boucles, des cercles sans fin,
Des urubus qui planent, des aigles,
Des faucons qui ont faim.
Et soudain comme d'autres je rêve
De pouvoir un instant m'envoler
Au-dessus des villages, des grèves...
Oui, voler !
Des oiseaux tout de blanc qui repartent
Quand l'automne a repris ses couleurs
Sous les coups des fusils qui éclatent
Aux premières lueurs.
Les derniers cerfs-volants que l'on tire
Au milieu des oiseaux qui s'enfuient,
Les fumées des maisons qui s'étirent
Jusque tard dans la nuit.
Et soudain comme d'autres je rêve
De pouvoir un instant m'envoler
Au-dessus des villages, des grèves...
Oui, voler !
Et soudain comme d'autres je rêve
De voler.
|
||||
5. |
Entre la Côte et l'Île
04:02
|
|||
C’était un gars de la Côte,
Une fille du bout de l’Île,
Le gars d’un gars de la Côte
Et la fille d’un gars de l’Île,
Qui de part et d’autre habitaient chez leurs parents,
Sur le bord de l’eau, sur le bord du Saint-Laurent,
Comme tous les gars et les filles sur la Côte et l’Île...
Qui de part et d’autre habitaient chez leurs parents,
Sur le bord de l’eau, sur le bord du Saint-Laurent,
Comme tous les gars et les filles sur le même rang.
C’est un matin sur les glaces
Tout juste entre la Côte et l’Île,
Au milieu d’un pont de glace
À peine visible et fragile,
Qu’ils se sont croisés tirés par leurs chevaux blancs,
Comme dans les films où tous les gestes sont lents,
Alors qu’ils allaient fêter Noël sur la Côte et l’Île...
Qu’ils se sont croisés tirés par leurs chevaux blancs,
Comme dans les films où tous les gestes sont lents,
Alors qu’ils allaient fêter Noël et le Jour de l’An.
Mais comme dans tous ces contes,
Ces histoires de Dame blanche,
Le destin a joué contre,
À la façon d’une avalanche,
La glace du pont s’est tout d’un coup déchirée
Sous les sabots gris des chevaux désemparés,
Ils se sont noyés quelque part entre la Côte et l’Île...
La glace du pont s’est tout d’un coup déchirée
Sous les sabots gris des chevaux désemparés,
Ils se sont noyés sans même avoir pu se rencontrer.
C’était un gars de la Côte,
Une fille du bout de l’Île,
Le gars d’un gars de la Côte
Et la fille d’un gars de l’Île.
Ce n’est qu’à l’été qu’on a retrouvé leurs corps
Enfin réunis dans un étrange décor,
Sur un banc de sable apparu entre la Côte et l’Île...
Ce n’est qu’à l’été qu’on a retrouvé leurs corps
Enfin réunis dans un étrange décor,
Et quelqu’un m’a dit qu’à son village on en parle encore.
|
||||
6. |
Quai du Nord
03:59
|
|||
Une jetée de pierre
En crinière,
Quelques pièces de bois
Aux abois,
Comme un mur qui s’enfonce
Dans le sable et les ronces,
Comme un pont qui se perd
Dans la mer...
Comme un mur qui s’enfonce
Dans le sable et les ronces,
Comme un pont qui se perd
Dans la mer.
Quai du Nord, Quai du Nord...
Oublié sur l’estran.
Quai du Nord, Quai du Nord...
Égaré dans le temps.
Trois saules qui se dressent
Sur ses restes,
Trois saules déjà vieux
Et noueux,
Comme autant de géants
Qui retiennent ses flancs
Et qui veillent sur lui
Jour et nuit...
Comme autant de géants
Qui retiennent ses flancs
Et qui veillent sur lui
Jour et nuit.
Quai du Nord, Quai du Nord... (...)
Et je songe aux bateaux
D’autrefois
Qui venaient tard ou tôt
Pour le bois,
Chaque fois que je passe
À marée haute ou basse
Et que je vois au large
Une barge...
Chaque fois que je passe
À marée haute ou basse
Et que je vois au large
Une barge.
Quai du Nord, Quai du Nord... (...)
|
||||
7. |
Le Mitan
03:28
|
|||
Un chemin de traverse
Aux allures d’antan
Dans la campagne verte
Et hors du temps,
Que l’on ferme en hiver,
Que l’on rouvre au printemps
Tout croche et de travers...
C’est le Mitan.
On y roule à basse vitesse
Comme au temps de nos grands-parents,
Quand les filles portaient des tresses,
Les garçons des habits trop grands.
Sur la butte on fait une halte
Pour cueillir des fraises des champs,
On se dit des choses banales,
On repart tout droit vers Saint-Jean.
Un chemin de traverse (...)
On s’y perd sans vraiment s’y perdre
Les journées de brouillard épais,
Quand les rangs de piquets de cèdre
Nous font croire au Temps d’une paix.
Mais les cris au loin des corneilles
Nous ramènent vite à la vie
Dans cette plaine qui sommeille
À quelques milles de la ville.
Un chemin de traverse (...)
Puis un jour au mitan de l’âge,
De retour d’un dernier exil,
On repasse par son village,
On refait le tour de son île.
Et sans même qu’on se le dise,
On emprunte le vieux chemin,
On revit toutes ses bêtises,
On voudrait qu’hier soit demain.
Un chemin de traverse (...)
|
||||
8. |
Sur le bleu de l'océan
04:13
|
|||
Et j’imagine des îles
Et je vois des bateaux blancs,
Des quais, des maisons, des villes
Sur le bleu de l’océan,
Et dans les rues de ces villes
De plus de quatre mille ans
Plein de monde qui défile,
Plein de monde, plein d’enfants.
Quand je regarde les barges
Descendre le Saint-Laurent
Entre deux bouées au large
De mon île d’Orléans,
Lorsque je parcours les pages
Des journaux en me levant,
Qu’on me parle encor d’otages,
De l’Afrique et de l’Orient.
Et j’imagine ce monde
Sur les places de marché
À l’heure où la chaleur monte,
Où certains vont se coucher,
Des hommes, des voix qui grondent
À la porte des mosquées,
Des femmes aux formes rondes
Sous des visages masqués.
Quand je regarde les barges (...)
Et j’imagine des jeunes
Qui peuvent aussi nous voir
Sur des sites, sur des chaînes
Qui leur offrent de l’espoir,
Des jeunes de tous les âges,
Des jaunes, des blancs, des noirs,
Qui refusent d’être sages,
Qui contestent le pouvoir.
Quand je regarde les barges (...)
Et j’imagine des îles
Et je vois des bateaux blancs,
Des quais, des maisons, des villes
Sur le bleu de l’océan.
|
||||
9. |
L'anse à Lafleur
03:41
|
|||
Une barque échouée sur les pierres
Tout au fond de cette anse à Lafleur,
La rivière,
La rivière de mes coups de coeur.
Une maison dressée sur la rive,
Une simple maison de bois blanc,
Un peu ivre
Des embruns venus de l’océan.
On l’appelait la «maison du diable»
Quand je n’étais encor qu’un enfant,
Elle était vide et plutôt macabre,
Ses volets arrachés par le vent.
Une barque échouée comme celles
Des chaloupiers de l’anse à Lafleur,
Tout de cèdre,
Qui n’ont jamais connu de moteur.
Une école de fond de paroisse
À l’entrée de ce bout de chemin,
Que l’on croise
Au hasard de sa route un matin.
Et toujours cette «maison du diable»
Où ma grand-mère un jour serait née,
Cette grève de galets, de sable
De ses toutes premières années.
Et quand l’eau des soirs calmes remonte
Tout au fond de cette anse à Lafleur,
Seul au monde,
Je revis mes plus beaux coups de coeur.
|
||||
10. |
Petit St-Pierre
04:24
|
|||
C’étaient mes ancêtres Blouin,
Cloutier, St-Pierre,
Comme d’autres venus de loin
Par la rivière,
Mes arrière-arrière-parents
Du tout début des premiers rangs,
Du début des premières terres
De l’estuaire.
C’était mon ancêtre Petit,
Pierre Petit dit de St-Pierre,
Venu tout droit de Normandie,
D’Évreux, paroisse de Saint-Pierre,
Venu comme soldat du Roy
Sans se douter de tout ce froid
Et que sa vie serait la terre
Plus que la guerre.
Pierre
Petit St-Pierre
Et Médéric et Zacharie
Et tous ces autres qu’on oublie.
Pierre
Et tous les Pierre
Et toutes les autres Marie
De ce pays.
C’était l’ancêtre Médéric
Venu de Saint-Pierre au Poitou,
Le premier Blouin d’Amérique
À risquer le tout pour le tout
Sur une terre de Saint-Jean,
Saint-Jean de l’île d’Orléans,
Sur une terre en bois debout
Et loin de tout.
C’était l’ancêtre Zacharie,
Zacharie Cloutier de Mortagne,
Un autre gars de Normandie
Comme il nous en vint de Bretagne,
Dont je descends par Azélie
Née du côté de Montmagny
Et qu’allait marier mon grand-père
Petit St-Pierre.
Pierre (...)
C’étaient mes ancêtres Cloutier,
Blouin, St-Pierre,
Dont je suis un peu l’héritier
À ma manière,
Mes arrière-arrière-parents
Dont je ne porte pas pourtant
Le nom... mais juste un peu du sang
Dans mes artères.
Pierre (...)
|
||||
11. |
Toi aussi
04:23
|
|||
J’aimais bien les voyages
Du côté de Percé,
Les caps et les rivages
Et au loin le rocher,
Les sorties sur la plage
Au soleil de midi...
J’aimais bien les voyages,
Tu aimais toi aussi.
Ce n’était pas bien sûr
Paris ni le Pérou,
Ni la Côte d’Azur,
C’était juste chez nous.
J’aimais bien les voyages
Du côté de Tadou,
Les ciels de fin d’orage
Et le vent du mois d’août,
Les sirènes du large
Au milieu de la nuit...
J’aimais bien les voyages,
Tu aimais toi aussi.
Ce n’était pas bien sûr (...)
J’aimais bien les voyages
Du côté de Berthier,
Les grandes oies sauvages
Et le foin sous nos pieds,
Plein de sons et d’images
Et plein de poésie...
J’aimais bien les voyages,
Tu aimais toi aussi.
Ce n’était pas bien sûr (...)
J’aimais bien les voyages
Tout au bout de mon champ,
Parfois jusqu’au village
Ou celui de Saint-Jean,
Le bon pain de ménage
Et le vin de cassis...
J’aimais bien les voyages,
Tu aimais toi aussi.
Ce n’était pas bien sûr (...)
J’aimais bien les voyages
Même sans voyager,
Les yeux dans les nuages
À toujours te chercher.
Je n’avais plus ton âge,
Mais c’était comme si...
J’aimais bien les voyages,
Tu aimais toi aussi.
|
||||
12. |
Comme un grand jardin
04:36
|
|||
Comme un grand jardin,
Comme un grand lac qui vous enivre
Avec plein de vie autour
Et plein d’histoire toujours vive,
Et dans les gradins
De ce théâtre des deux rives
Je laisse passer mon tour,
Passer le temps, passer les jours.
Tu habites sur la Côte
Et tu vois l’Île à ta fenêtre,
Tu n’as qu’à monter la côte
Et tu vois la mer apparaître.
Comme un grand jardin, (...)
Et quand reviennent les glaces
Sur le chenal du nord de l’Île,
Quelques-uns quittent la place
Pour s’en retourner à la ville.
Comme un grand jardin, (...)
Mais qu’elle soit blanche ou verte,
La Côte ou l’Île à ta fenêtre,
Tu gardes ta porte ouverte,
Tu sais qu’un jour tout va renaître.
Comme un grand jardin, (...)
|
||||
13. |
Tu parlais de partir
03:18
|
|||
Tu parlais de partir
Au moindre frisson dans les mats et les haubans,
Tu parlais de partir
Et de retourner vers le golfe et les grands bancs.
Ta vie était sur l’eau
Comme pour d’autres dans les bois.
Tu étais matelot,
Rien d’autre ne faisait le poids.
Ta vie était sur l’eau
Mais pas sur celle d’un étang,
Et ce depuis déjà longtemps.
Tu parlais de partir
Par le chenal et de regagner l’océan,
Tu parlais de partir
Avant que la neige ne reste dans les champs.
Ta vie était sur l’eau,
Tu le répétais chaque fois.
Les tempêtes, les flots
Ne te faisaient ni chaud ni froid.
Ta vie était sur l’eau
Même quand il faisait gros temps,
Et ce depuis déjà longtemps.
Tu parlais de partir
Sur ton bateau couché dans la baie sur le flanc,
Tu parlais de partir
Avant que le fleuve ne gèle et ne soit blanc.
Ta vie était sur l’eau,
Pas sur une terre du Roy.
Tu disais : Sur un lot,
Je me sentirais à l’étroit...
Ta vie était sur l’eau,
Pas dans la peau d’un habitant,
Et ce depuis déjà longtemps.
Tu parlais de partir
Un bon matin de ton village de Saint-Jean,
Tu parlais de partir
Voir d’autres pays, d’autres îles, d’autres gens.
Mais il a gelé tôt
Cette année-là bien plus qu’avant,
Neigé sur ton bateau
Resté dans la baie sur le flanc,
Et tu n’as repris l’eau
Qu’entre Noël et le printemps...
Ton tout premier depuis longtemps.
|
Michel Dufresne Quebec, Québec
De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more
Streaming and Download help
If you like Michel Dufresne, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp