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Juste un peu de No​ë​l

by mi

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1.
C’était un petit homme un peu triste Sans amis ni parents qui l’aimaient, Juste un chien comme lui un peu triste, Un chien qui ne le quittait jamais. Il vivait pauvrement, nostalgique, Au milieu de ses photos d’antan Et au son d’une boîte à musique Qu’il remontait comme un vieux cadran. Une boîte avec sa ballerine Qui tournait sur un joli refrain, Un refrain sans paroles ni rimes, Une boucle qui tournait sans fin. C’était un petit homme un peu triste Déguisé en lutin de Noël Qui offrait du bonheur aux touristes Lorsque venait le temps de Noël. Bien assis sur sa chaise rustique Devant un magasin de jouets, Il actionnait sa boîte à musique Et tous les enfants lui souriaient. Il n’était pas bien sûr très à l’aise Dans cet habit de nain de jardin, Ce drôle de costume à l’anglaise, Mais il lui fallait gagner son pain. C’était un petit homme un peu triste Qui vivait ainsi de mille emplois À la manière de plein d’artistes Qui redoutent chaque fin de mois. Hélas ! un matin qu’il prenait place Devant le magasin de jouets, Il échappa soudain sur la glace La boîte à musique sans couplet. Mais c’était sans compter sur la chance Que passa le marchand de jouets, Qui touché par ce coup de malchance Lui fit don de celle qu’il avait. Et d’un coup le petit homme triste Déguisé en lutin de Noël Avait pu s’en retourner en piste Avec dans les yeux un arc-en-ciel. Et depuis cette journée magique Il fait sourire même les grands En jouant de sa boîte à musique Qu’il remonte comme un vieux cadran.
2.
Rouge... Le rouge me donne les bleus, Rouge... Des Noëls tristes quand il pleut, Rouge... Le rouge me donne les bleus. Rouge de tout ce temps qu’on a passé Sous d’autres soleils à se prélasser, Rouge de tout ce temps qu’on a passé Au loin. Rouge de tout cet argent dépensé Pour des choses dont on peut se passer, Rouge de tout cet argent dépensé Pour rien. Rouge... (...) Rouge de tous ces slogans inventés Pour des causes plus que pour des idées, Rouge de tous ces slogans inventés Soudain. Rouge de tout ce sang qu’on a versé Sur la planète bleue et violacée, Rouge de tout ce sang qu’on a versé En vain. Rouge de tes lèvres toutes givrées Dans la neige blanche de février, Rouge de tes lèvres toutes givrées Sur moi. Rouge de ta chair toute dénudée Dans le clair-obscur d’une nuit d’été, Rouge de ta chair toute dénudée Pour moi.
3.
Faire des anges De neige blanche, Faire des anges les yeux tournés vers le ciel... Faire des anges, Rien que des anges, Faire des anges dans la neige avec des ailes. (bis) Tu avais l’âge Des enfants sages Qui demandent plein de cadeaux au Pèr’ Noël... Tu avais l’âge Des enfants sages, Tu avais l’âge et l’air d’un ange sans les ailes. (bis) T’as pris de l’âge Les yeux au large, T’as pris de l’âge et volé de tes propres ailes... T’as pris de l’âge, Quelques ans d’âge, Et cessé de faire des anges dans la neige. (bis) Mais un dimanche De neige blanche, Voilà que je recevais de toi un courriel ! Un mot étrange Pour un dimanche : Je voudrais fair’ des ang’s à l’Île pour Noël... Faire des anges, Rien que des anges, Faire des anges dans la neige avec des ailes. (bis)
4.
Elle venait juste d’avoir quatre ans Et leur avait dit : Rien qu’un tour de manège ! Elle n’avait jamais crié autant... Comme pour une première neige. Pourtant les chevaux n’étaient que des bancs Avec une tête au regard vague, Mais c’étaient pour ell’ de vrais chevaux blancs Comme ceux des marais de Camargue. Elle venait juste d’avoir quinze ans Et lui avait dit : Rien qu’un tour de manège ! Son premier copain, presque son amant... Ils avaient saisi le premier siège. Pourtant les chevaux n’étaient que des bancs (...) Elle venait juste d’avoir trente ans, Elle s’était dit : Rien qu’un tour de manège ! Avec dans son ventre un premier enfant Qu’elle aurait dès les premières neiges. Pourtant les chevaux n’étaient que des bancs (...) Elle avait cessé de compter les ans, Sa fille était grande au loin dans un collège, Et pour se distraire de temps en temps Elle allait voir tourner le manège. Pourtant les chevaux n’étaient que des bancs (...) Elle venait juste d’avoir cent ans Et ses cheveux blancs ressemblaient à la neige, Elle avait retrouvé son coeur d’enfant Le temps d’un dernier tour de manège... Le temps d’un dernier tour de manège.
5.
À petit pas 02:25
À petits pas sous la neige nacrée Qui tombait ce soir-là sur la ville, Je revenais de chez toi par les quais, Le coeur gai comme un premier avril. Tu m'avais dit : À la prochaine fois... Moi qui ne croyais plus à la chance. J'en avais perdu le souffle, la voix, Je me sentais soudain sans défense. Il y avait déjà quelques années Que j'attendais cet instant ultime. Je l'avais tant et tant imaginé, Même les choses les plus intimes. À petits pas je m'étais introduit Dans le cercle restreint de ton monde, Les mêmes lieux, tous ces gestes fortuits Qui ont fait que nos chemins se fondent. Et je pensais à tout ce temps perdu Quelque part dans nos vies parallèles, Tout ce silence et ces malentendus Pour un amour qui battait de l'aile. Ce temps perdu qu'il faudrait rattraper Avant que le temps ne nous rattrape, Ce silence auquel il faut échapper Avant qu'un autre amour ne dérape. À petits pas dans la neige nacrée Qui recouvrait les rues de la ville, Je suis rentré ce soir-là le coeur gai, En croyant que c'était pour la vie... En croyant que c'était pour la vie.
6.
Un brin de nostalgie Dans les rues, les logis, Le feu d’une bougie À la fenêtre. Et malgré le ciel gris On s’appelle, on s’écrit, Dehors on vous sourit Sans vous connaître. Dans les grands magasins, On croise ses voisins, Même ceux que naguère On voyait guère. On se serre la main, On se dit à demain, On rentre dans ses terres Et l’on se terre.  Dans ces décors d’antan, Il s’en trouve pourtant Pour nous vendre les plages, Le vent du large. Et il y a ces gens Qui par manque d’argent S’inventent des voyages Dans les nuages. Dans les pays lointains Où l’on joue son destin, On ne croit plus aux mages, Et c’est dommage. On ne fête plus rien, Mais on aimerait bien Retrouver les images De son jeune âge. Un brin de nostalgie Dans les rues, les logis, Le feu d’une bougie À la fenêtre. Et comme par magie Le monde s’assagit, On se dit qu’à minuit L’enfant va naître… On se dit qu’à minuit L’enfant va naître.
7.
Juste un peu de Noël, De blanc, de rouge dans le ciel, Juste un peu de magie, De nostalgie, Dans ce gris de novembre Et cette noirceur de décembre, Comme un peu de soleil À mon réveil. Pas de promo des grands Pour les petits sur les écrans, Tous ces bruits, ces images Qui font mirage. Pas de sapins géants Avec plein d’or et plein d’argent, À peine un peu de neige Sur les manèges. Juste un peu de Noël, (...) Pas de voyage au sud Pour oublier sa lassitude, Qu’on retrouve toujours À son retour. Pas de voyage au nord Pour y chercher quelque trésor, Laisser venir les rennes Et leurs étrennes. Juste un peu de Noël, (...) Pas de promesses folles Pour des paroles qui s’envolent, Une autre année qui vient Mine de rien. Pas de grandes histoires Que plus personne ne veut croire, Que des petits bonheurs Bons pour le coeur. Juste un peu de Noël, (...)
8.
Fête ! 04:17
Fête ! Le village est en fête Et les moulins s’arrêtent Quelques jours de tourner. Fête ! La mémoire est en fête, Les gens n’ont plus en tête Que la nouvelle année. Ils ont accroché des bougies, des glaçons d’argent Sur les galeries des maisons au milieu des champs, Coupé le sapin quelque part loin dans la forêt, Tout le monde se sent prêt. Fête ! (...) Ils s’en vont ce soir à l’église ensemble à minuit, Même ceux qui disent que tout cela les ennuie, Les cérémonies, les sermons du nouveau curé, Ils ne se font pas prier. Fête ! (...) Ils rentrent chez eux, quelques-uns ne rentreront pas, Ils iront plutôt chez Léon, le cousin d’en-bas, Danser le quadrille, une gigue ou un rigodon Sur un air d’accordéon. Fête ! (...) Encore une valse et bientôt le petit matin Et l’oncle Joseph qui déjà doit prendre son train, Les gens se saluent, il ne reste plus que Léon Tout seul avec son violon. Fête... Une bien belle fête Qu’un village qui fête Une nouvelle année. Fête... Mais les plus belles fêtes Elles aussi s’arrêtent Quelquefois de tourner.
9.
Nos matins de janvier à la plage À l’époque où nous fuyions l’hiver, Le soleil, un roman, quelques pages Et le reste du temps, ne rien faire. Oublier le boulot, la grisaille, Les caprices d’une autre saison, Cette neige et ce froid qui assaillent, C’était là notre seule ambition. Nos matins de janvier dans les îles Pour tenter d’échapper à l’hiver, Comme ces gens déçus qui s’exilent Dans leur quête d’un monde plus vert. Oublier le crédit, les factures, Ne serait-ce que pour quelques jours, Écouter le vent dans la mâture D’un voilier qui achève ses jours. Nos matins de janvier loin des nôtres, Loin du feu dans l’immense foyer, Et l’on parlait d’un proche et d’un autre Et l’on commençait à s’ennuyer. Adresser plein de cartes postales Aux amis qu’on ne voyait jamais, À des lieues de la terre natale, Pour leur dire enfin qu’on les aimait. Nos matins de janvier sous la couette Pour fêter le jour de l’an nouveau, Et trouver que l’hiver est bien chouette Même quand l’herbe nous fait défaut. Oublier le soleil et la plage En se disant que viendra l’été, Qu’il vaut mieux savoir tourner la page Et goûter nos matins de janvier.
10.
Il avance dans la nuit Au milieu des glaces, Où il a dû l'autre nuit Poser son biplace. Dans ce pays boréal Qu'il connaît à peine, Lui le gars de Montréal, L'homme de la plaine. Il revoit leur image, Une femme, un enfant, Quand il avait son âge, L'âge de cet enfant. Péniblement dans la nuit L'homme se déplace, Il se bat contre l'ennui, Le froid qui le glace. Il recherche le soleil À travers les glaces, Il redoute le sommeil Qui le suit, l'agace. Il revoit leur image, Une femme, un enfant, Quelque part un village Où son monde l'attend. Il a déjà parcouru Vingt fois la planète, Marché dans les moindres rues, Les bois d'épinettes. Et pourtant cette fois-ci Il craint, il soupçonne Que tout se termine ici... Plus rien ni personne ! Il revoit leur image, Une femme, un enfant, Mais ce n'est qu'un mirage, De la neige et du vent. Il s'arrête dans la nuit Au milieu des glaces, Il voit le soleil qui luit Au-dessus des glaces.
11.
Tu as la tête au nord et le coeur au sud, Quelque part au Brésil ou dans les Bermudes, Tu dis que tu as le sang latin, Tu te sens tout chaud comme un lapin, Tu rêves de nanas qui montrent leurs seins. Tu cours les quais comme d’autres les salons, Même les quais déserts en morte saison, Tu cherches l’eau, tu fais les cent pas, Tu vois des bateaux qui n’y sont pas, Tu rêves de partir, de vivre là-bas. Tu hais l’hiver, la neige et le froid Quand cela dure depuis des mois, Tu aimerais fêter bien plus que Noël. Tu n’as jamais été aussi blanc, Tu n’as jamais été aussi lent... Il te faudrait ton premier coup de soleil. Tu as la tête au nord et le coeur au sud, Comme entre deux cultures, deux solitudes, Tu dis que tu as le pied marin Lorsque tu te tiens sur tes patins, Tu rêves de voilier en prenant ton bain. Tu cours les quais comme d’autres les salons, Même tard dans la nuit quand le vent est bon, Tu écoutes l’eau frapper le bois Et tu crois entendre des sambas, Tu rêves de partir, de vivre là-bas. Tu hais l’hiver, la neige et le froid (...) Tu as la tête au nord et le coeur au sud, Quelque part au Brésil ou dans les Bermudes, Tu passes chaque jour par le port Et chaque fois tu vires de bord, Tu as le coeur au sud mais la tête au nord... Tu as le coeur au sud mais la tête au nord.
12.
C’était un gars de la Côte, Une fille du bout de l’Île, Le gars d’un gars de la Côte Et la fille d’un gars de l’Île, Qui de part et d’autre habitaient chez leurs parents, Sur le bord de l’eau, sur le bord du Saint-Laurent, Comme tous les gars et les filles sur la Côte et l’Île... Qui de part et d’autre habitaient chez leurs parents, Sur le bord de l’eau, sur le bord du Saint-Laurent, Comme tous les gars et les filles sur le même rang. C’est un matin sur les glaces Tout juste entre la Côte et l’Île, Au milieu d’un pont de glace À peine visible et fragile, Qu’ils se sont croisés tirés par leurs chevaux blancs, Comme dans les films où tous les gestes sont lents, Alors qu’ils allaient fêter Noël sur la Côte et l’Île... Qu’ils se sont croisés tirés par leurs chevaux blancs, Comme dans les films où tous les gestes sont lents, Alors qu’ils allaient fêter Noël et le Jour de l’An. Mais comme dans tous ces contes, Ces histoires de Dame blanche, Le destin a joué contre, À la façon d’une avalanche, La glace du pont s’est tout d’un coup déchirée Sous les sabots gris des chevaux désemparés, Ils se sont noyés quelque part entre la Côte et l’Île... La glace du pont s’est tout d’un coup déchirée Sous les sabots gris des chevaux désemparés, Ils se sont noyés sans même avoir pu se rencontrer. C’était un gars de la Côte, Une fille du bout de l’Île, Le gars d’un gars de la Côte Et la fille d’un gars de l’Île. Ce n’est qu’à l’été qu’on a retrouvé leurs corps Enfin réunis dans un étrange décor, Sur un banc de sable apparu entre la Côte et l’Île... Ce n’est qu’à l’été qu’on a retrouvé leurs corps Enfin réunis dans un étrange décor, Et quelqu’un m’a dit qu’à son village on en parle encore.
13.
Tu parlais de partir Au moindre frisson dans les mats et les haubans, Tu parlais de partir Et de retourner vers le golfe et les grands bancs. Ta vie était sur l’eau Comme pour d’autres dans les bois. Tu étais matelot, Rien d’autre ne faisait le poids. Ta vie était sur l’eau Mais pas sur celle d’un étang, Et ce depuis déjà longtemps. Tu parlais de partir Par le chenal et de regagner l’océan, Tu parlais de partir Avant que la neige ne reste dans les champs. Ta vie était sur l’eau, Tu le répétais chaque fois. Les tempêtes, les flots Ne te faisaient ni chaud ni froid. Ta vie était sur l’eau Même quand il faisait gros temps, Et ce depuis déjà longtemps. Tu parlais de partir Sur ton bateau couché dans la baie sur le flanc, Tu parlais de partir Avant que le fleuve ne gèle et ne soit blanc. Ta vie était sur l’eau, Pas sur une terre du Roy. Tu disais : Sur un lot, Je me sentirais à l’étroit... Ta vie était sur l’eau, Pas dans la peau d’un habitant, Et ce depuis déjà longtemps. Tu parlais de partir Un bon matin de ton village de Saint-Jean, Tu parlais de partir Voir d’autres pays, d’autres îles, d’autres gens. Mais il a gelé tôt Cette année-là bien plus qu’avant, Neigé sur ton bateau Resté dans la baie sur le flanc, Et tu n’as repris l’eau Qu’entre Noël et le printemps... Ton tout premier depuis longtemps.

credits

released November 1, 2013

Paroles et musiques, interprétation vocale
et participation aux arrangements : Michel Dufresne

Arrangements et accompagnements (claviers, guitares, basse, mandoline, violon, flûte, batterie et percussions, effets spéciaux) : Sylvain Dominic Simard

Accordéon (pour "Nos matins de janvier") : Nadia Delisle

Violon (pour "Des anges dans la neige") : Marie-Claude Simard

Clarinette : Martin Desjardins

Banjo : Alain Auger

Voix féminine : Julie Dufresne-Lapointe

Prise de son, mixage et matriçage : Sylvain Dominic Simard (studio : sydproduction)

Conception graphique et photos : Michel Dufresne

Production : Michel Dufresne

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Michel Dufresne Quebec, Québec

De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more

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