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Tous ces Ailleurs

by Michel Dufresne

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1.
Quelque part 04:26
Se retrouver quelque part au petit matin Entre la route et la mer et le ciel, Dans une auto toute grise et tous feux éteints, Et prendre conscience alors qu’on est seul. Observer de tous côtés pour chercher le nord, Ne serait-ce qu’une enseigne, un repère, Mais ne rien apercevoir, même un arbre mort, Comme si c’était autour le désert. Avoir oublié déjà le lieu d’où l’on vient Et ne pas savoir vraiment où l’on va, Avoir l’impression pourtant qu’on connaît ce coin, Qu’on y est passé un jour, autrefois. Se retrouver quelque part au petit matin À peine remis de nuits sans sommeil, Dans une auto toute grise et tous feux éteints, Et regarder se lever le soleil. Baisser à demi sa vitre et respirer fort Le fond de l’air et le sel de la mer, S’emparer d’un peu de pain et d’un vieux roqu’fort Et se dire que la vie nous est chère. Avoir oublié déjà jusqu’aux noms des siens Et ne plus savoir vraiment qui l’on est, Avoir simplement le goût soudain d’être bien, De sentir au fond de soi qu’on renaît. Se retrouver quelque part au petit matin Entre la route et la mer et le ciel, Dans une auto toute grise et tous feux éteints, Et prendre conscience alors qu’on est seul.
2.
Racontez-moi toutes ces villes Où je n’ai pas encore été, Toutes ces villes qui défilent Quand on met le cap sur l’été, Toutes ces villes océanes Jusqu’au delà de Récife Qui nous font comme La Havane Rêver. Parlez-moi surtout de Buenos Aires, De bandonéon et de ces vieux airs, Ces airs de tango Qui se font écho Le soir. Parlez-moi aussi de São Paulo Et de ces musiques de bord de l’eau, Toutes ces sambas Qu’on chante tout bas En soi. Racontez-moi cette Amérique, Celle où j’aurais pu être né, Où l’on retrouve un peu d’Afrique, Un peu de Méditerranée, Ces vieilles cités dans les Andes Que l’on a longtemps recherchées Comme ces trésors de légende Cachés. Parlez-moi surtout de Buenos Aires, (...) Racontez-moi toutes ces villes Où je n’ai pas encore été, Toutes ces villes qui défilent Quand on met le cap sur l’été, Toutes ces villes océanes Jusqu’au delà de Récife... Que je puisse comme Cézanne Rêver.
3.
Ils arrivaient de très loin avec ou sans complices, Poussés par le seul désir de trouver un trésor Sur la route de la soie, la route des épices, De l’or. Ils amenaient avec eux des animaux étranges Comme des grands caribous qui n’avaient pas de bois, Ils brandissaient dans leurs mains des armes qui dérangent, Des croix. Ils se croyaient les premiers à conquérir ces terres, Ils se croyaient les premiers à découvrir ces lieux, Et pourtant bien avant eux depuis des millénaires D’autres fréquentaient ce coin et y vivaient heureux... Heureux. Ils arrivaient de pays où c’était la famine, Poussés par le seul espoir de se trouver un toit, Ils étaient prêts à migrer vers les forêts, les mines, Le froid. Ils amenaient avec eux les gens de leurs familles, Ceux qui n’étaient pas partis pour un ailleurs déjà, Sur les quais on les voyait qui dansaient des quadrilles De joie. Ils ne savaient pas vraiment jusqu’où cette aventure Les mènerait un matin de brouillard sur la mer, Une belle histoire d’eau qui se prolonge et dure Tout au long de ce grand fleuve où l’on chante l’hiver... L’hiver. Ils arrivent de partout, de partout dans le monde Poussés par le seul besoin d’un tout nouveau défi, Pouvoir retrouver la paix, la liberté des ondes, La vie. Ils s’amènent parmi nous les yeux pleins de lumière, Des musiques de soleil en guise de présents Et leurs enfants métissés qui prennent nos manières, Nos chants. Et ils rêvent en secret qu’un jour ou l’autre on cesse De les voir et leur parler comme à des arrivants, Nous qui oublions souvent que nos propres ancêtres Le furent à leur époque eux aussi tout autant... Autant.
4.
Je cherche des accords aux teintes qui dérangent, Qui ne ressembleraient à rien. Je cherche sans arrêt des mélodies étranges Qui me transporteraient plus loin. Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques Qui me reviennent plus souvent, Comme si j'étais né au son de ces musiques Dans une de mes vies d'avant. Je cherche des volcans qui crachent, qui explosent, Des ciels de brume sur la mer. Je cherche des soleils qui s'étirent, se posent, Qui passeraient du rouge au vert. Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques (...) Je cherche des odeurs, des parfums qui me troublent, Qui me feraient me retourner. Je cherche des saveurs de cari, de caroube, De femme à peine basanée. Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques (...) Et je cherche ton corps en explorant le manche De chaque instrument que je tiens. Je cherche cet accord du frisson de tes hanches Qui me transporterait plus loin... Qui me transporterait plus loin.
5.
Anja 03:16
Qui me dira ce qu’elle cache Sous son sourire métissé, La petite femme malgache Qu’il m’est arrivé de croiser Entre deux vols, entre deux villes Et deux valises qu’on attend, Alors que nous faisions la file En même temps ? Dans le Boeing qui nous arrache De notre piste en pleine nuit, On se retrouve et l’on s’attache, On songe à combattre l’ennui. On se surveille, on se mesure, On imagine des questions Et l’on traverse d’aventure Le mur du son. Elle appartient au monde et aux années deux mille À travers son accent et ses mots québécois, Elle a déjà malgré sa mine juvénile Un long chemin de vie derrière elle, je crois. Qui me dira ce qu’elle cache Sous son sourire métissé, La petite femme malgache Qu’il m’est arrivé de croiser Entre deux vols, entre deux villes Et deux valises qu’on attend, Alors que nous faisions la file En même temps ? Elle est née ici, que je sache, Bien qu’elle travaille à Paris, Elle a conservé des attaches Mais n’a ni enfant ni mari. Tout ce que je sais d’autre d’elle, C’est qu’elle s’appelait Anja, Qu’elle voulait que je l’appelle Tout juste Anja. Elle parle au présent des gens de sa famille Sans jamais nommer l’île qu’ils ont fuie amers, Elle a gardé pourtant ce parfum de vanille Et cette nostalgie des barques sur la mer. Qui me dira ce qu’elle cache Sous son sourire métissé, La petite femme malgache Qu’il m’est arrivé de croiser ? Tout ce que je sais vraiment d’elle, C’est qu’elle s’appelait Anja, Qu’elle voulait que je l’appelle Tout juste Anja.
6.
Descendre au fil de l’eau sans pousser sa barque Comme on descend le Nil, le fleuve Congo, Se laisser emporter sans laisser de marques, Se laisser entraîner sans laisser d’échos. Jusque là où parfois un mât se dessine, Où se dissout le ciel, où tout devient plat, Jusque là d’où l’on vient, jusqu’à nos racines, Jusque là où l’eau va... et même au delà. Observer les rochers, les baies qui défilent Et tous ces grands hérons qui ne bougent pas, Passer de temps en temps devant une ville Sans jamais s’arrêter, poursuivre plus bas. Jusque là où parfois un mât se dessine, (...) S’éloigner peu à peu des côtes qui dansent Jusqu’à perdre de vue le dernier amer, Oublier un instant son appartenance Et se laisser tirer tout droit vers la mer. Jusque là où parfois un mât se dessine, (...)
7.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane, À ce qui aurait pu être aujourd’hui mon pays, À nos ancêtres communs de souche paysanne, À l’Acadie. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane, À ces vieux bateaux vapeur sur le Mississippi, À mes oncles des États partis en caravane Cueillir le riz. Il aurait suffi que change le cours de l’histoire, Que la France n’abandonne pas ce continent, Il aurait suffi de peu mais avant tout d’y croire Assez de temps. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane, À la Nouvelle-Orléans et à son Vieux Carré, Ses maisons, ses galeries, ses toits et ses lucarnes Tout décorés. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane, De m’imaginer là-bas vivant au bord de l’eau, Quand il me vient une odeur de soupe à la gourgane Et au gombo. Il aurait suffi qu’un jour mon grand-père s’exile, Qu’il aille au bout de son rêve par le premier train, Mais parlerais-je toujours la langue de mon île Chaque matin ? Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane Juste à lire ou écouter les mots de Zachary Nous raconter le passé des gens de la Louisiane, De son pays. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane Quand il fait chaud et humide au beau milieu de juin Et que l’on joue dans un bar un des frères Bouliane, Un air cajun. Et lorsque j’entends parler de tout ce temps qui brasse Et de cette marée noire aux portes des bayous, J’ai soudain le sentiment que tout cela se passe Près de chez nous. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane, À ces vieux bateaux vapeur sur le Mississippi, À mes oncles des États partis en caravane Cueillir le riz. Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane Comme d’autres de Floride ou de Californie... Comme si c’était un peu de mon coin de campagne, De mon pays.
8.
Ça sent Paris dans mes habits Qui dorment au fond du placard, Comme une odeur de jour de pluie, Comme un parfum qui flotte encore, L’air de Paris quand il fait gris Sur l’horizon des boulevards, Quand il fait juste assez de gris Pour qu’on ait un peu le cafard. Paris des ponts, Paris des îles Où l’on se perd, où l’on s’exile, Paris des toits et des clochers Dont on ne peut se détacher, Paris des quais, des vieilles halles Comme sur les cartes postales, Paris aux quelque cent villages Où chaque rive est un voyage. Ça sent Paris dans mon quartier Certaines journées de septembre, Comme une odeur de marronnier, Comme un parfum qui lui ressemble, L’air de Paris quand il fait doux, Sur les terrasses des cafés, Quand on se croirait au mois d’août, Quand il fait chaud sur les pavés. Paris des bleus, Paris des rouges Où l’on voudrait que rien ne bouge, Paris des poètes maudits, Des sans-papiers, des interdits, Paris de mai soixante-huit Que l’on oublie parfois trop vite, Paris aux mille et un visages Comme une ville entre deux âges. Ça sent Paris même la nuit Lorsque j’en oublie le décor, Comme une odeur de fin de nuit, Comme un parfum qui flotte encore, L’air de Paris quand il fait nuit Le long du canal Saint-Martin, L’air de Paris dont je m’ennuie Quand tout s’éteint jusqu’au matin.
9.
Tous ces ailleurs dont on rêve Et que l’on imagine, Toutes ces îles de grève Aux maisons de couleur. Tous ces lieux, tous ces pays Aussi vieux que la Chine, Où l’on se dit que la vie Ne peut qu’être meilleure. Comme une roue de fortune On fait tourner son globe En espérant qu’il s’arrête Au milieu d’une mer. Tout en regardant la lune On recherche des blogues Où l’on parle de la Crète Et de déesse-mère. Tous ces ailleurs dont on rêve (...) Sur un bateau un peu ivre On quitte sans bagages Pour nulle part et toujours... On l’ignore, on s’en fout ! On n’a que le goût de vivre Le plus beau des voyages, De fuir la ville et ses tours... On est libre, on est fou ! Tous ces ailleurs dont on rêve (...) On en revient quelquefois Avec un vague à l’âme, Sans avoir vraiment trouvé Ce que l’on recherchait. Juste un frisson dans la voix, Un rire et une larme... Et le goût de retourner Flâner dans les marchés. Tous ces ailleurs dont on rêve (...) Aussi vieux que la Chine... Où la vie est un défi Sans y être meilleure.
10.
Tu étais Russe, d’un village du Caucase, Et parcourais le monde en quête d’un pays, D’un pays tout aussi vaste que ce Caucase Dont ta famille et toi un jour étiez partis. Tu étais jeune et fier et tu portais la barbe De même que ton père et son père avant lui, Tu avais le regard de ces bustes de marbre Et quelquefois ce rire qui faisait grand bruit. Est-ce cela qu’on dit avoir une âme slave, Cette part de mystère et de mélancolie Que traîne au fond de lui chaque gitan sauvage Et qui parfois le mène au bord de la folie ? Est-ce cela qu’on dit être un homme sans âge, 
Paraître déjà vieux quand on n’a que vingt ans, Avoir en soi le feu tout en demeurant sage, Se fier à la vie, savoir goûter le temps ? Tu étais Russe mais aussi un peu de France Où tu avais vécu ton tout premier exil, Une partie de toi, les années de l’enfance, Avant de repartir quelque part dans les îles. Tu voyageais toujours seul avec ta guitare, Avec ta caméra tu faisais les bistros, Tu te contentais de peu, des restes de table, Tu payais de tes chansons ou de tes photos. Est-ce cela qu’on dit croire en sa bonne étoile, S’en remettre à la chance, au hasard, au destin, Savoir quand vient le temps de remettre les voiles, Comme ça, simplement, un soir ou un matin ? Est-ce cela qu’on dit ne pas avoir d’attaches, Mettre au-dessus de tout sa propre liberté, Poursuivre le bonheur partout où il se cache Au risque de le voir aussitôt nous quitter ? Tu étais Russe, d’un village du Caucase, Mais tu parlais la langue de plein de pays, Tu transportais en toi un peu de ce Caucase Et tu le redonnais à tes nouveaux amis.
11.
Bruges 04:55
Bruges... La nostalgie de Bruges Me revient quelquefois Comme une ancienne voix. Bruges... Le souvenir de Bruges Et d’un café, le soir, Où l’on allait s’asseoir. Bruges, le temps d’un voyage Au carrefour des âges, Au plat pays de Brel. Bruges, le temps d’un passage, D’un trou dans les nuages, Dans un monde irréel. Bruges... Le mystère de Bruges, Les seigneurs, les marchands, Le pouvoir de l’argent. Bruges... Où le vent et l’eau grugent Les pierres des maisons De saison en saison. Bruges, le temps d’un voyage (...) Bruges... Cette magie de Bruges, Les canaux, les moulins, Les dentelles de lin. Bruges... Où vont trouver refuge Les derniers des amants, Comme ceux des romans. Bruges, le temps d’un voyage (...) Bruges... Il me reste de Bruges Un peu de nostalgie, Un peu de sa magie. Bruges... Le souvenir de Bruges, Une nuit de printemps, Il y a très longtemps.
12.
Et j’imagine des îles Et je vois des bateaux blancs, Des quais, des maisons, des villes Sur le bleu de l’océan, Et dans les rues de ces villes De plus de quatre mille ans Plein de monde qui défile, Plein de monde, plein d’enfants. Quand je regarde les barges Descendre le Saint-Laurent Entre deux bouées au large De mon île d’Orléans, Lorsque je parcours les pages Des journaux en me levant, Qu’on me parle encor d’otages, De l’Afrique et de l’Orient. Et j’imagine ce monde Sur les places de marché À l’heure où la chaleur monte, Où certains vont se coucher, Des hommes, des voix qui grondent À la porte des mosquées, Des femmes aux formes rondes Sous des visages masqués. Quand je regarde les barges (...) Et j’imagine des jeunes Qui peuvent aussi nous voir Sur des sites, sur des chaînes Qui leur offrent de l’espoir, Des jeunes de tous les âges, Des jaunes, des blancs, des noirs, Qui refusent d’être sages, Qui contestent le pouvoir. Quand je regarde les barges (...) Et j’imagine des îles Et je vois des bateaux blancs, Des quais, des maisons, des villes Sur le bleu de l’océan.
13.
Des milliards de soleils Qui seraient pareils À d’autres soleils Et nous qui ne serions Que quelques millions, Quelques millions d’humains Laissés en chemin Seuls au lendemain D’un geste de folie, D’un triste délit. Nous serions en deux mille Soixante-quinze ou quatre-vingt, Quelque part sur une île, Sur une île au milieu de rien, Une île avec des tours Entourées de vastes jardins, Attendant notre tour, Notre destin. Des milliards de soleils (...) Nous n’aurions plus de vie Que sous nos refuges de verre, Nous n’aurions plus envie De nous enfuir durant l’hiver. Nos enfants ne sauraient Ce qu’est le fleuve ni la mer, Comme si ce n’était Que des chimères. Des milliards de soleils (...) Nous viserions la lune Avec nos vaisseaux de l’espace, Les cratères, les dunes Des moindres planètes qui passent. Nous quitterions la terre Jusqu’au tout dernier d’entre nous, Destination mystère À l’autre bout. Des milliards de soleils Qui seraient pareils À d’autres soleils Et nous pauvres humains Perdus en chemin... Et soudain je m’éveille, Le même soleil, Tout semble pareil, Et je quitte mon lit Et cette folie.
14.
Qui n’a rêvé un jour De prendre un train pour nulle part, À la tombée du jour, Un train déjà sur son départ ? Un train de marchandises Qui viendrait de quitter le port... Un train, qu’on se le dise, Où l’on serait tout seul à bord. Seul dans un wagon vide Aux odeurs de paille et de bois, Au son des roues qui vibrent Contre la voie... Contre la voie. Qui n’a jamais rêvé De prendre un train pour nulle part, Sans heure d’arrivée, Juste guidé par le hasard ? Un train sans queue ni tête, À peine un trait dans le brouillard, Qui jamais ne s’arrête Pour ne pas prendre de retard. Et dans le wagon vide Aux odeurs de paille et de bois, On se sentirait libre Pour une fois... Pour une fois. ( solo instrumental ) Qui n’a jamais songé À prendre un train pour nulle part, S’offrir un long congé, S’offrir un deuxième départ ? Un train qui filerait Comm’ dans les films en blanc et noir, Vers les plaines de l’Ouest Ou les vastes forêts du Nord. Et dans le wagon vide, Entre les tôles des parois, On verrait fuir sa ville Derrière soi... Derrière soi.
15.
(lui) À chaque fois c’est toujours la même chose Et à la fois jamais tout à fait pareil, On remet ses lunettes roses, On se dit prêt pour une trêve Et l’on voit la vie tout en rose... On rêve. (elle) À chaque fois tu redis les mêmes choses Et quelque part au fond c’est toujours pareil,
Tu refais le monde, tu causes, Tu ne parles que de la Suède, 
De la Révolution des Roses... Tu rêves. (lui) On prend le dernier train qui se trouve en gare Sans même en demander la destination, On jette un tout dernier regard Sans se poser trop de questions, Juste un aller pour nulle part... Et bon ! (elle) À chaque fois tu redis les mêmes choses, Tu parles de finir tes jours au soleil,
De quitter ce pays morose, De te perdre au bout d’une grève, 
De vivre juste de ta prose... Tu rêves. (lui) On croise une inconnue mystérieuse et belle, On se croit un instant dans l’Orient-Express, Une inconnue qui nous rappelle Cette amie qui vit à Riez, Et tout en se rappelant d’elle... On reste. (elle) À chaque fois c’est toujours la même chose, Mêm’ si tu dis que ce n’est jamais pareil... 
(lui) Oui, je sais, on dit plein de choses, On repose les mêmes gestes, Et quand vient le temps d’une pause, On rêve.
16.
Fuir dans la nuit sur la pointe des pieds Pour ne pas réveiller les voisins, Fuir dans la nuit à travers son quartier Pour aller prendre le dernier train. Laisser derrière un coin de son pays, Ses amis, ses amours et son chien, Laisser derrière un morceau de sa vie En croyant qu’il n’en restera rien. Fuir un matin d’une journée banale À cette heure où tout redevient bleu, Fuir un matin avec dans une malle Ce qu’il faut pour les jours où il pleut, Quelques romans qu’on aimerait relire Pour se réinventer un passé, Quelques objets qui nous feraient sourire En pensant à ceux qu’on a laissés. Mais pourquoi fuir toujours plus loin Et rechercher d’autres destins ? Mais pourquoi fuir toujours plus loin Et rechercher d’autres destins ? Fuir chaque jour, un peu plus chaque jour Sans pourtant ni vraiment tout quitter, Fuir chaque jour pour avoir fait le tour De ses jardins d’hiver et d’été. Laisser le temps s’écouler sans rien faire Et ses rêves d’enfant s’envoler, Laisser tomber le boulot, les affaires Et ne plus penser qu’à s’en aller. Fuir peu à peu le monde et la cité Pour jouer dans une autre saison, Fuir peu à peu tout ce qu’on a été Pour s’offrir des moments d’illusion, Des aventures d’un soir, d’une nuit Dans des lieux qui nous sont étrangers, Des aventures d’à peine une nuit Dont on croit qu’elles vont tout changer. Mais pourquoi fuir toujours plus loin Et rechercher d’autres destins ? Mais pourquoi fuir toujours plus loin... Et refuser son vrai destin ?
17.
Où que tu sois dans ce monde, Au milieu d’un désert ou de quelque océan, Dans un autre univers, au delà du néant, Quelque part dans ce monde... Que tu sois noir, brune ou blonde, Que tu parles chinois, arabe ou allemand, Que tu crois en un Dieu ou n’y crois pas vraiment, Ne peux-tu me répondre ? Juste un signe ou même juste une onde Pour me dire où tu es dans l’espace et le temps, Malgré tous ces bruits qui nous inondent Et tous ces faits divers dont on nous parle tant. Où que tu sois dans ce monde, (...) Juste un mot d’à peine trois secondes, Une photo de toi sur mon petit écran, Que je sois rassuré sur ton compte, Qu’il ne t’arrive rien même si tu es grand. Où que tu sois dans ce monde, (...)

credits

released April 19, 2015

Paroles et musiques, interprétation vocale
et participation aux arrangements : Michel Dufresne

Arrangements et accompagnements (claviers, guitares, basse, accordéon, violon, mandoline, batterie et percussions, effets spéciaux) : Sylvain Dominic Simard

Clarinette et saxophone : Martin Desjardins

Accordéon (pour "Rêver à la Louisiane") : Nadia Delisle

Banjo (pour "Rêver à la Louisiane") : Alain Auger

Voix féminine (pour "À chaque fois...") : Julie Dufresne-Lapointe

Prise de son, mixage et matriçage : Sylvain Dominic Simard (studio : sydproduction)

Conception graphique et photos : Michel Dufresne

Production : Michel Dufresne

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about

Michel Dufresne Quebec, Québec

De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more

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