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1. |
Quelque part
04:26
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Se retrouver quelque part au petit matin
Entre la route et la mer et le ciel,
Dans une auto toute grise et tous feux éteints,
Et prendre conscience alors qu’on est seul.
Observer de tous côtés pour chercher le nord,
Ne serait-ce qu’une enseigne, un repère,
Mais ne rien apercevoir, même un arbre mort,
Comme si c’était autour le désert.
Avoir oublié déjà le lieu d’où l’on vient
Et ne pas savoir vraiment où l’on va,
Avoir l’impression pourtant qu’on connaît ce coin,
Qu’on y est passé un jour, autrefois.
Se retrouver quelque part au petit matin
À peine remis de nuits sans sommeil,
Dans une auto toute grise et tous feux éteints,
Et regarder se lever le soleil.
Baisser à demi sa vitre et respirer fort
Le fond de l’air et le sel de la mer,
S’emparer d’un peu de pain et d’un vieux roqu’fort
Et se dire que la vie nous est chère.
Avoir oublié déjà jusqu’aux noms des siens
Et ne plus savoir vraiment qui l’on est,
Avoir simplement le goût soudain d’être bien,
De sentir au fond de soi qu’on renaît.
Se retrouver quelque part au petit matin
Entre la route et la mer et le ciel,
Dans une auto toute grise et tous feux éteints,
Et prendre conscience alors qu’on est seul.
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2. |
Racontez-moi...
03:43
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Racontez-moi toutes ces villes
Où je n’ai pas encore été,
Toutes ces villes qui défilent
Quand on met le cap sur l’été,
Toutes ces villes océanes
Jusqu’au delà de Récife
Qui nous font comme La Havane
Rêver.
Parlez-moi surtout de Buenos Aires,
De bandonéon et de ces vieux airs,
Ces airs de tango
Qui se font écho
Le soir.
Parlez-moi aussi de São Paulo
Et de ces musiques de bord de l’eau,
Toutes ces sambas
Qu’on chante tout bas
En soi.
Racontez-moi cette Amérique,
Celle où j’aurais pu être né,
Où l’on retrouve un peu d’Afrique,
Un peu de Méditerranée,
Ces vieilles cités dans les Andes
Que l’on a longtemps recherchées
Comme ces trésors de légende
Cachés.
Parlez-moi surtout de Buenos Aires, (...)
Racontez-moi toutes ces villes
Où je n’ai pas encore été,
Toutes ces villes qui défilent
Quand on met le cap sur l’été,
Toutes ces villes océanes
Jusqu’au delà de Récife...
Que je puisse comme Cézanne
Rêver.
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3. |
Les arrivants
04:43
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Ils arrivaient de très loin avec ou sans complices,
Poussés par le seul désir de trouver un trésor
Sur la route de la soie, la route des épices,
De l’or.
Ils amenaient avec eux des animaux étranges
Comme des grands caribous qui n’avaient pas de bois,
Ils brandissaient dans leurs mains des armes qui dérangent,
Des croix.
Ils se croyaient les premiers à conquérir ces terres,
Ils se croyaient les premiers à découvrir ces lieux,
Et pourtant bien avant eux depuis des millénaires
D’autres fréquentaient ce coin et y vivaient heureux...
Heureux.
Ils arrivaient de pays où c’était la famine,
Poussés par le seul espoir de se trouver un toit,
Ils étaient prêts à migrer vers les forêts, les mines,
Le froid.
Ils amenaient avec eux les gens de leurs familles,
Ceux qui n’étaient pas partis pour un ailleurs déjà,
Sur les quais on les voyait qui dansaient des quadrilles
De joie.
Ils ne savaient pas vraiment jusqu’où cette aventure
Les mènerait un matin de brouillard sur la mer,
Une belle histoire d’eau qui se prolonge et dure
Tout au long de ce grand fleuve où l’on chante l’hiver...
L’hiver.
Ils arrivent de partout, de partout dans le monde
Poussés par le seul besoin d’un tout nouveau défi,
Pouvoir retrouver la paix, la liberté des ondes,
La vie.
Ils s’amènent parmi nous les yeux pleins de lumière,
Des musiques de soleil en guise de présents
Et leurs enfants métissés qui prennent nos manières,
Nos chants.
Et ils rêvent en secret qu’un jour ou l’autre on cesse
De les voir et leur parler comme à des arrivants,
Nous qui oublions souvent que nos propres ancêtres
Le furent à leur époque eux aussi tout autant...
Autant.
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4. |
Je cherche...
03:08
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Je cherche des accords aux teintes qui dérangent,
Qui ne ressembleraient à rien.
Je cherche sans arrêt des mélodies étranges
Qui me transporteraient plus loin.
Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques
Qui me reviennent plus souvent,
Comme si j'étais né au son de ces musiques
Dans une de mes vies d'avant.
Je cherche des volcans qui crachent, qui explosent,
Des ciels de brume sur la mer.
Je cherche des soleils qui s'étirent, se posent,
Qui passeraient du rouge au vert.
Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques (...)
Je cherche des odeurs, des parfums qui me troublent,
Qui me feraient me retourner.
Je cherche des saveurs de cari, de caroube,
De femme à peine basanée.
Mais ce sont les couleurs, les rythmes des Tropiques (...)
Et je cherche ton corps en explorant le manche
De chaque instrument que je tiens.
Je cherche cet accord du frisson de tes hanches
Qui me transporterait plus loin...
Qui me transporterait plus loin.
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5. |
Anja
03:16
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Qui me dira ce qu’elle cache
Sous son sourire métissé,
La petite femme malgache
Qu’il m’est arrivé de croiser
Entre deux vols, entre deux villes
Et deux valises qu’on attend,
Alors que nous faisions la file
En même temps ?
Dans le Boeing qui nous arrache
De notre piste en pleine nuit,
On se retrouve et l’on s’attache,
On songe à combattre l’ennui.
On se surveille, on se mesure,
On imagine des questions
Et l’on traverse d’aventure
Le mur du son.
Elle appartient au monde et aux années deux mille
À travers son accent et ses mots québécois,
Elle a déjà malgré sa mine juvénile
Un long chemin de vie derrière elle, je crois.
Qui me dira ce qu’elle cache
Sous son sourire métissé,
La petite femme malgache
Qu’il m’est arrivé de croiser
Entre deux vols, entre deux villes
Et deux valises qu’on attend,
Alors que nous faisions la file
En même temps ?
Elle est née ici, que je sache,
Bien qu’elle travaille à Paris,
Elle a conservé des attaches
Mais n’a ni enfant ni mari.
Tout ce que je sais d’autre d’elle,
C’est qu’elle s’appelait Anja,
Qu’elle voulait que je l’appelle
Tout juste Anja.
Elle parle au présent des gens de sa famille
Sans jamais nommer l’île qu’ils ont fuie amers,
Elle a gardé pourtant ce parfum de vanille
Et cette nostalgie des barques sur la mer.
Qui me dira ce qu’elle cache
Sous son sourire métissé,
La petite femme malgache
Qu’il m’est arrivé de croiser ?
Tout ce que je sais vraiment d’elle,
C’est qu’elle s’appelait Anja,
Qu’elle voulait que je l’appelle
Tout juste Anja.
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6. |
Là où l'eau va
03:43
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Descendre au fil de l’eau sans pousser sa barque
Comme on descend le Nil, le fleuve Congo,
Se laisser emporter sans laisser de marques,
Se laisser entraîner sans laisser d’échos.
Jusque là où parfois un mât se dessine,
Où se dissout le ciel, où tout devient plat,
Jusque là d’où l’on vient, jusqu’à nos racines,
Jusque là où l’eau va... et même au delà.
Observer les rochers, les baies qui défilent
Et tous ces grands hérons qui ne bougent pas,
Passer de temps en temps devant une ville
Sans jamais s’arrêter, poursuivre plus bas.
Jusque là où parfois un mât se dessine, (...)
S’éloigner peu à peu des côtes qui dansent
Jusqu’à perdre de vue le dernier amer,
Oublier un instant son appartenance
Et se laisser tirer tout droit vers la mer.
Jusque là où parfois un mât se dessine, (...)
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7. |
Rêver à la Louisiane
05:00
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Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane,
À ce qui aurait pu être aujourd’hui mon pays,
À nos ancêtres communs de souche paysanne,
À l’Acadie.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane,
À ces vieux bateaux vapeur sur le Mississippi,
À mes oncles des États partis en caravane
Cueillir le riz.
Il aurait suffi que change le cours de l’histoire,
Que la France n’abandonne pas ce continent,
Il aurait suffi de peu mais avant tout d’y croire
Assez de temps.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane,
À la Nouvelle-Orléans et à son Vieux Carré,
Ses maisons, ses galeries, ses toits et ses lucarnes
Tout décorés.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane,
De m’imaginer là-bas vivant au bord de l’eau,
Quand il me vient une odeur de soupe à la gourgane
Et au gombo.
Il aurait suffi qu’un jour mon grand-père s’exile,
Qu’il aille au bout de son rêve par le premier train,
Mais parlerais-je toujours la langue de mon île
Chaque matin ?
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane
Juste à lire ou écouter les mots de Zachary
Nous raconter le passé des gens de la Louisiane,
De son pays.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane
Quand il fait chaud et humide au beau milieu de juin
Et que l’on joue dans un bar un des frères Bouliane,
Un air cajun.
Et lorsque j’entends parler de tout ce temps qui brasse
Et de cette marée noire aux portes des bayous,
J’ai soudain le sentiment que tout cela se passe
Près de chez nous.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane,
À ces vieux bateaux vapeur sur le Mississippi,
À mes oncles des États partis en caravane
Cueillir le riz.
Il m’arrive de rêver parfois à la Louisiane
Comme d’autres de Floride ou de Californie...
Comme si c’était un peu de mon coin de campagne,
De mon pays.
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8. |
Ça sent Paris
03:31
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Ça sent Paris dans mes habits
Qui dorment au fond du placard,
Comme une odeur de jour de pluie,
Comme un parfum qui flotte encore,
L’air de Paris quand il fait gris
Sur l’horizon des boulevards,
Quand il fait juste assez de gris
Pour qu’on ait un peu le cafard.
Paris des ponts, Paris des îles
Où l’on se perd, où l’on s’exile,
Paris des toits et des clochers
Dont on ne peut se détacher,
Paris des quais, des vieilles halles
Comme sur les cartes postales,
Paris aux quelque cent villages
Où chaque rive est un voyage.
Ça sent Paris dans mon quartier
Certaines journées de septembre,
Comme une odeur de marronnier,
Comme un parfum qui lui ressemble,
L’air de Paris quand il fait doux,
Sur les terrasses des cafés,
Quand on se croirait au mois d’août,
Quand il fait chaud sur les pavés.
Paris des bleus, Paris des rouges
Où l’on voudrait que rien ne bouge,
Paris des poètes maudits,
Des sans-papiers, des interdits,
Paris de mai soixante-huit
Que l’on oublie parfois trop vite,
Paris aux mille et un visages
Comme une ville entre deux âges.
Ça sent Paris même la nuit
Lorsque j’en oublie le décor,
Comme une odeur de fin de nuit,
Comme un parfum qui flotte encore,
L’air de Paris quand il fait nuit
Le long du canal Saint-Martin,
L’air de Paris dont je m’ennuie
Quand tout s’éteint jusqu’au matin.
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9. |
Tous ces ailleurs
03:24
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Tous ces ailleurs dont on rêve
Et que l’on imagine,
Toutes ces îles de grève
Aux maisons de couleur.
Tous ces lieux, tous ces pays
Aussi vieux que la Chine,
Où l’on se dit que la vie
Ne peut qu’être meilleure.
Comme une roue de fortune
On fait tourner son globe
En espérant qu’il s’arrête
Au milieu d’une mer.
Tout en regardant la lune
On recherche des blogues
Où l’on parle de la Crète
Et de déesse-mère.
Tous ces ailleurs dont on rêve (...)
Sur un bateau un peu ivre
On quitte sans bagages
Pour nulle part et toujours...
On l’ignore, on s’en fout !
On n’a que le goût de vivre
Le plus beau des voyages,
De fuir la ville et ses tours...
On est libre, on est fou !
Tous ces ailleurs dont on rêve (...)
On en revient quelquefois
Avec un vague à l’âme,
Sans avoir vraiment trouvé
Ce que l’on recherchait.
Juste un frisson dans la voix,
Un rire et une larme...
Et le goût de retourner
Flâner dans les marchés.
Tous ces ailleurs dont on rêve (...)
Aussi vieux que la Chine...
Où la vie est un défi
Sans y être meilleure.
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10. |
Tu étais Russe
04:14
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Tu étais Russe, d’un village du Caucase,
Et parcourais le monde en quête d’un pays,
D’un pays tout aussi vaste que ce Caucase
Dont ta famille et toi un jour étiez partis.
Tu étais jeune et fier et tu portais la barbe
De même que ton père et son père avant lui,
Tu avais le regard de ces bustes de marbre
Et quelquefois ce rire qui faisait grand bruit.
Est-ce cela qu’on dit avoir une âme slave,
Cette part de mystère et de mélancolie
Que traîne au fond de lui chaque gitan sauvage
Et qui parfois le mène au bord de la folie ?
Est-ce cela qu’on dit être un homme sans âge,
Paraître déjà vieux quand on n’a que vingt ans,
Avoir en soi le feu tout en demeurant sage,
Se fier à la vie, savoir goûter le temps ?
Tu étais Russe mais aussi un peu de France
Où tu avais vécu ton tout premier exil,
Une partie de toi, les années de l’enfance,
Avant de repartir quelque part dans les îles.
Tu voyageais toujours seul avec ta guitare,
Avec ta caméra tu faisais les bistros,
Tu te contentais de peu, des restes de table,
Tu payais de tes chansons ou de tes photos.
Est-ce cela qu’on dit croire en sa bonne étoile,
S’en remettre à la chance, au hasard, au destin,
Savoir quand vient le temps de remettre les voiles,
Comme ça, simplement, un soir ou un matin ?
Est-ce cela qu’on dit ne pas avoir d’attaches,
Mettre au-dessus de tout sa propre liberté,
Poursuivre le bonheur partout où il se cache
Au risque de le voir aussitôt nous quitter ?
Tu étais Russe, d’un village du Caucase,
Mais tu parlais la langue de plein de pays,
Tu transportais en toi un peu de ce Caucase
Et tu le redonnais à tes nouveaux amis.
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11. |
Bruges
04:55
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Bruges...
La nostalgie de Bruges
Me revient quelquefois
Comme une ancienne voix.
Bruges...
Le souvenir de Bruges
Et d’un café, le soir,
Où l’on allait s’asseoir.
Bruges, le temps d’un voyage
Au carrefour des âges,
Au plat pays de Brel.
Bruges, le temps d’un passage,
D’un trou dans les nuages,
Dans un monde irréel.
Bruges...
Le mystère de Bruges,
Les seigneurs, les marchands,
Le pouvoir de l’argent.
Bruges...
Où le vent et l’eau grugent
Les pierres des maisons
De saison en saison.
Bruges, le temps d’un voyage (...)
Bruges...
Cette magie de Bruges,
Les canaux, les moulins,
Les dentelles de lin.
Bruges...
Où vont trouver refuge
Les derniers des amants,
Comme ceux des romans.
Bruges, le temps d’un voyage (...)
Bruges...
Il me reste de Bruges
Un peu de nostalgie,
Un peu de sa magie.
Bruges...
Le souvenir de Bruges,
Une nuit de printemps,
Il y a très longtemps.
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12. |
Sur le bleu de l'océan
04:12
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Et j’imagine des îles
Et je vois des bateaux blancs,
Des quais, des maisons, des villes
Sur le bleu de l’océan,
Et dans les rues de ces villes
De plus de quatre mille ans
Plein de monde qui défile,
Plein de monde, plein d’enfants.
Quand je regarde les barges
Descendre le Saint-Laurent
Entre deux bouées au large
De mon île d’Orléans,
Lorsque je parcours les pages
Des journaux en me levant,
Qu’on me parle encor d’otages,
De l’Afrique et de l’Orient.
Et j’imagine ce monde
Sur les places de marché
À l’heure où la chaleur monte,
Où certains vont se coucher,
Des hommes, des voix qui grondent
À la porte des mosquées,
Des femmes aux formes rondes
Sous des visages masqués.
Quand je regarde les barges (...)
Et j’imagine des jeunes
Qui peuvent aussi nous voir
Sur des sites, sur des chaînes
Qui leur offrent de l’espoir,
Des jeunes de tous les âges,
Des jaunes, des blancs, des noirs,
Qui refusent d’être sages,
Qui contestent le pouvoir.
Quand je regarde les barges (...)
Et j’imagine des îles
Et je vois des bateaux blancs,
Des quais, des maisons, des villes
Sur le bleu de l’océan.
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13. |
Des milliards de soleils
03:46
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Des milliards de soleils
Qui seraient pareils
À d’autres soleils
Et nous qui ne serions
Que quelques millions,
Quelques millions d’humains
Laissés en chemin
Seuls au lendemain
D’un geste de folie,
D’un triste délit.
Nous serions en deux mille
Soixante-quinze ou quatre-vingt,
Quelque part sur une île,
Sur une île au milieu de rien,
Une île avec des tours
Entourées de vastes jardins,
Attendant notre tour,
Notre destin.
Des milliards de soleils (...)
Nous n’aurions plus de vie
Que sous nos refuges de verre,
Nous n’aurions plus envie
De nous enfuir durant l’hiver.
Nos enfants ne sauraient
Ce qu’est le fleuve ni la mer,
Comme si ce n’était
Que des chimères.
Des milliards de soleils (...)
Nous viserions la lune
Avec nos vaisseaux de l’espace,
Les cratères, les dunes
Des moindres planètes qui passent.
Nous quitterions la terre
Jusqu’au tout dernier d’entre nous,
Destination mystère
À l’autre bout.
Des milliards de soleils
Qui seraient pareils
À d’autres soleils
Et nous pauvres humains
Perdus en chemin...
Et soudain je m’éveille,
Le même soleil,
Tout semble pareil,
Et je quitte mon lit
Et cette folie.
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14. |
Un train pour nulle part
04:51
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Qui n’a rêvé un jour
De prendre un train pour nulle part,
À la tombée du jour,
Un train déjà sur son départ ?
Un train de marchandises
Qui viendrait de quitter le port...
Un train, qu’on se le dise,
Où l’on serait tout seul à bord.
Seul dans un wagon vide
Aux odeurs de paille et de bois,
Au son des roues qui vibrent
Contre la voie...
Contre la voie.
Qui n’a jamais rêvé
De prendre un train pour nulle part,
Sans heure d’arrivée,
Juste guidé par le hasard ?
Un train sans queue ni tête,
À peine un trait dans le brouillard,
Qui jamais ne s’arrête
Pour ne pas prendre de retard.
Et dans le wagon vide
Aux odeurs de paille et de bois,
On se sentirait libre
Pour une fois...
Pour une fois.
( solo instrumental )
Qui n’a jamais songé
À prendre un train pour nulle part,
S’offrir un long congé,
S’offrir un deuxième départ ?
Un train qui filerait
Comm’ dans les films en blanc et noir,
Vers les plaines de l’Ouest
Ou les vastes forêts du Nord.
Et dans le wagon vide,
Entre les tôles des parois,
On verrait fuir sa ville
Derrière soi...
Derrière soi.
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15. |
À chaque fois...
03:50
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(lui) À chaque fois c’est toujours la même chose
Et à la fois jamais tout à fait pareil,
On remet ses lunettes roses,
On se dit prêt pour une trêve
Et l’on voit la vie tout en rose...
On rêve.
(elle) À chaque fois tu redis les mêmes choses
Et quelque part au fond c’est toujours pareil,
Tu refais le monde, tu causes,
Tu ne parles que de la Suède,
De la Révolution des Roses...
Tu rêves.
(lui) On prend le dernier train qui se trouve en gare
Sans même en demander la destination,
On jette un tout dernier regard
Sans se poser trop de questions,
Juste un aller pour nulle part...
Et bon !
(elle) À chaque fois tu redis les mêmes choses,
Tu parles de finir tes jours au soleil,
De quitter ce pays morose,
De te perdre au bout d’une grève,
De vivre juste de ta prose...
Tu rêves.
(lui) On croise une inconnue mystérieuse et belle,
On se croit un instant dans l’Orient-Express,
Une inconnue qui nous rappelle
Cette amie qui vit à Riez,
Et tout en se rappelant d’elle...
On reste.
(elle) À chaque fois c’est toujours la même chose,
Mêm’ si tu dis que ce n’est jamais pareil...
(lui) Oui, je sais, on dit plein de choses,
On repose les mêmes gestes,
Et quand vient le temps d’une pause,
On rêve.
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16. |
Mais pourquoi fuir ?
03:07
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Fuir dans la nuit sur la pointe des pieds
Pour ne pas réveiller les voisins,
Fuir dans la nuit à travers son quartier
Pour aller prendre le dernier train.
Laisser derrière un coin de son pays,
Ses amis, ses amours et son chien,
Laisser derrière un morceau de sa vie
En croyant qu’il n’en restera rien.
Fuir un matin d’une journée banale
À cette heure où tout redevient bleu,
Fuir un matin avec dans une malle
Ce qu’il faut pour les jours où il pleut,
Quelques romans qu’on aimerait relire
Pour se réinventer un passé,
Quelques objets qui nous feraient sourire
En pensant à ceux qu’on a laissés.
Mais pourquoi fuir toujours plus loin
Et rechercher d’autres destins ?
Mais pourquoi fuir toujours plus loin
Et rechercher d’autres destins ?
Fuir chaque jour, un peu plus chaque jour
Sans pourtant ni vraiment tout quitter,
Fuir chaque jour pour avoir fait le tour
De ses jardins d’hiver et d’été.
Laisser le temps s’écouler sans rien faire
Et ses rêves d’enfant s’envoler,
Laisser tomber le boulot, les affaires
Et ne plus penser qu’à s’en aller.
Fuir peu à peu le monde et la cité
Pour jouer dans une autre saison,
Fuir peu à peu tout ce qu’on a été
Pour s’offrir des moments d’illusion,
Des aventures d’un soir, d’une nuit
Dans des lieux qui nous sont étrangers,
Des aventures d’à peine une nuit
Dont on croit qu’elles vont tout changer.
Mais pourquoi fuir toujours plus loin
Et rechercher d’autres destins ?
Mais pourquoi fuir toujours plus loin...
Et refuser son vrai destin ?
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17. |
Où que tu sois...
03:33
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|||
Où que tu sois dans ce monde,
Au milieu d’un désert ou de quelque océan,
Dans un autre univers, au delà du néant,
Quelque part dans ce monde...
Que tu sois noir, brune ou blonde,
Que tu parles chinois, arabe ou allemand,
Que tu crois en un Dieu ou n’y crois pas vraiment,
Ne peux-tu me répondre ?
Juste un signe ou même juste une onde
Pour me dire où tu es dans l’espace et le temps,
Malgré tous ces bruits qui nous inondent
Et tous ces faits divers dont on nous parle tant.
Où que tu sois dans ce monde, (...)
Juste un mot d’à peine trois secondes,
Une photo de toi sur mon petit écran,
Que je sois rassuré sur ton compte,
Qu’il ne t’arrive rien même si tu es grand.
Où que tu sois dans ce monde, (...)
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Michel Dufresne Quebec, Québec
De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more
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