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Une Île en Elle

by Michel Dufresne

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1.
J’étais là bien avant d’autres Quelque dix mille ans passés Sur chacune de ses côtes À pêcher et à chasser. Nous étions quelques centaines Sur cette île de beauté Dont nous ne prenions à peine Que le bois pour nous chauffer. Ils ont parlé de sauvages Ceux qui sont venus après, Ces étrangers d’un autre âge Avec de drôles de traits. On m’appelait la sorcière Car j’avais plein de secrets, Comment soigner tous mes frères Au milieu de la forêt, Comment lire dans les rêves Et dans le ciel et dans l’eau, Comment parcourir la grève Sans faire peur aux oiseaux. Ils ont parlé de sauvages Ceux qui sont venus après, Ces étrangers d’un autre âge Avec de drôles de traits. Vous semblez surpris encore Chaque fois que vous trouvez Des objets que je décore Et que je laisse tomber. C’est que mon esprit demeure Au fond des grottes cachées, Même les bêtes qui meurent Continuent de nous hanter. Ils ont parlé de sauvages Ceux qui sont venus après, Ces étrangers d’un autre âge Avec de drôles de traits. J’étais là bien avant d’autres Quelque dix mille ans passés Sur chacune de ses côtes À pêcher et à chasser. Nous étions quelques centaines Sur cette île de beauté, Et quand elle fut trop pleine Ce fut le temps de quitter… Ce fut le temps de quitter.
2.
À peine plus décorée qu’une caisse de planches, Avec une échelle en corde au milieu d’une branche... Mais c’était ma maison dans les arbres, Mon repaire, mon jardin secret, Comme un nid suspendu dans les arbres, Près d’un marais. Comme une bulle au bout de mon île, Un vaisseau dans l’espace infini, Comme un retour aux sources du Nil Et de la vie. On s’y donnait rendez-vous tous les soirs de semaine, Avant qu’il ne fasse noir et qu’on n’y voit plus rien, Et l’on se moquait des grands, de la tante Germaine Qui sans doute nous cherchait tout en traînant son chien. Pas plus grosse que la niche d’un bouvier des Flandres, Avec un trou par devant juste pour qu’on y entre... Mais c’était ma maison dans les arbres, Mon repaire, mon jardin secret, Comme un nid suspendu dans les arbres, Près d’un marais. Comme un phare perdu dans la bruine D’où l’on voyait venir les bateaux, Comme la tour déjà toute en ruines D’un vieux château. On y cachait nos trésors, nos armes de fortune, Toutes ces lettres d’amour que l’on n’envoyait pas, Et l’on se disait qu’un jour on irait sur la lune Avant même qu’un humain y fasse un premier pas. À peine encore visible, à peine quelques planches Et le reste d’une corde au milieu d’une branche... Mais c’était ma maison dans les arbres, Mon repaire, mon jardin secret, Comme un nid suspendu dans les arbres, Près d’un marais. Comme une bulle au bout de mon île, Un vaisseau dans l’espace infini, Comme un retour aux sources du Nil Et de la vie.
3.
Tu te berces 02:47
Tous les jours tu te berces Dès que le soleil perce Et même quand il pleut Sur la mansarde bleue. Tu regardes la houle Et les autos qui roulent De ta plus grande baie Qui donne sur le quai. Tous les jours tu te berces Pendant que ton «vieux» herse Le champ de canola Avec vos quatre gars. Tu observes le monde Qui sort de chez Raymonde, Des touristes surtout Comme à chaque mois d’août. Tous les jours tu te berces Pour le temps qu’il te reste Sur cette chaise en bois Dont il manque les bras, Cette chaise rustique Que pourtant tu astiques Comme s’il s’agissait Du plus beau des buffets. Tous les jours tu te berces, Tu te dis : Rien ne presse, Mes hommes sont au champ, Rien d’autre qui m’attend… Et le ragoût mijote Quelque part sous la hotte, Juste le réchauffer Quand ils seront rentrés. Tous les jours tu te berces Et ton «vieux» te caresse, Il est derrière toi Un peu de terre aux doigts. Et tu revis l’histoire, Le temps des balançoires Quand il aimait poser Sa main pour te pousser. Tous les jours tu te berces De ses mots, de ses gestes Et tu aimes penser Qu’il t’a toujours aimée.
4.
Elle est là parfois Quand je reviens le soir Comme une ombre à peine Une présence, Et j’entends sa voix Quelque part dans le noir Qui me crie sa peine De tant d’absences. Une soeur, un frère Un peu plus jeunes qu’elle Repartis trop tôt Rejoindre leurs ancêtres, Et plus tard ce père Colon brave et rebelle Disparu sur l’eau De façon plutôt bête. Elle est là parfois Quand je reviens le soir Comme une ombre à peine Une présence, Et j’entends sa voix Quelque part dans le noir Qui me crie sa peine De tant d’absences. Un amour au loin Plus haut sur la rivière Qui ne la quittait Jamais de son sommeil, Jusqu’à ce matin De la fin de l’hiver Où elle apprenait Qu’il était mort la veille. Elle est là parfois Quand je reviens le soir Comme une ombre à peine Une présence, Et j’entends sa voix Quelque part dans le noir Qui me crie sa peine De tant d’absences. Et si je vous dis Que ma demeure est vieille, Plus de deux cents ans À voir naître et mourir, Vous aurez compris Que des fantômes veillent De femmes, d’enfants Qui poussent des soupirs. Elle est là parfois Quand je reviens le soir Comme une ombre à peine Une présence, Et j’entends sa voix Quelque part dans le noir Qui me crie sa peine De tant d’absences.
5.
Au jardin de Maude Il y a de tout, Des pommes, des pêches, Des herbes très hautes Et des piments doux Clôturés de perches. Mais dans ce jardin Caché loin de tout Au bas d’une côte, Il y a surtout Très tôt le matin Le beau corps de Maude. Car Maude la douce, Méconnue de tous, Qui vit dans ses serres, N’a pas que le pouce Vert qui vous repousse Comme une sorcière. Non, Maude la belle, Maude la rebelle A une fleur rousse Qu’elle porte nue Comme une ingénue, Comme dans la brousse. Au jardin de Maude Il y a de tout, Même des perruches, Des moutons qui sautent Et qui bouffent tout Au milieu des ruches. Mais dans ce jardin Caché loin de tout Au bas d’une côte, Il y a surtout Très tôt le matin Le beau corps de Maude. Car Maude la douce, Méconnue de tous, Qui vit dans ses serres, N’a pas que le pouce Vert qui vous repousse Comme une sorcière. Non, Maude la belle, Maude la rebelle A une fleur rousse Qu’elle porte nue Comme une ingénue, Comme dans la brousse. Au jardin de Maude Il y a des chats Et des oiseaux-mouches, Des chats qui maraudent Comme des pachas À l’affût des mouches. Mais dans ce jardin Caché loin de tout Au bas d’une côte, Il y a surtout Très tôt le matin Le beau corps de Maude. Car Maude la douce, Méconnue de tous, Qui vit dans ses serres, N’a pas que le pouce Vert qui vous repousse Comme une sorcière. Non, Maude la belle, Maude la rebelle A une fleur rousse Qu’elle porte nue Comme une ingénue, Comme dans la brousse. Au jardin de Maude Il y a de tout Mais rarement d’hommes, Il n’y a que Maude Et son vieux matou Qui parfois y dorment. Car dans ce jardin Caché, en retrait, Il s’en cache un autre, Un autre jardin, Un jardin secret, Le beau corps de Maude.
6.
Elle a un nom comme Alice Ou comme Anaïs La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je salue de la main Quand je vais au village. Elle a les cheveux réglisse Et les yeux iris La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je recroise en chemin Quand je vais à la plage. Elle m’a déjà dit Qu’elle n’est pas d’ici, D’une autre île, un pays, Jadis un paradis Qu’ils ont un jour quitté Pour un très long voyage, Comme des sans-papiers, De simples bohémiens Sur un très vieux bateau Et avec presque rien Si ce n’est que l’espoir De tourner une page. Elle a un nom comme Alice Ou comme Anaïs La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je salue de la main Quand je vais au village. Elle a les cheveux réglisse Et les yeux iris La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je recroise en chemin Quand je vais à la plage. Les autres de son clan Travaillent dans les champs À cueillir tous ces fruits Et tous ces beaux épis Que les gens de la ville Achètent le dimanche, Et pendant que nos rangs Se vident peu à peu Chacun de ces migrants Travaille autant qu’il peut… L’avenir est à ceux Qui retroussent leurs manches. Elle a un nom comme Alice Ou comme Anaïs La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je salue de la main Quand je vais au village. Elle a les cheveux réglisse Et les yeux iris La petite vendeuse Au comptoir de maïs Que je recroise en chemin Quand je vais à la plage.
7.
Elle est debout face au large, Toujours ce même regard, Elle en a perdu son âge, On dit même au village Qu’elle a perdu le nord. On parle aussi d’un naufrage, Qu’elle aurait frôlé la mort Et d’autres d’un mariage Qui ne fut qu’un mirage Et qui l’obsède encore… Et qui l’obsède encore. Elle a gardé de lui Ce côté bleu, un peu rebelle De celles, ceux qui fuient, Ce côté bleu d’une île en elle. Elle dessine des vagues Sur les rochers à la craie Tout comme d’autres des tags Aux murs des terrains vagues Dès la nuit en secret. Elle peint de grandes voiles Sur des morceaux de carton Qu’elle offre comme des toiles, Des oursins, des étoiles Quand revient la saison… Quand revient la saison. Elle a gardé de lui Ce côté bleu, un peu rebelle De celles, ceux qui fuient, Ce côté bleu d’une île en elle. Elle revoit des images De ses anciennes amours, En fait elle fut très sage, Un amour de passage Qui fut son seul amour. Un gars du même village Mais qui rêvait de long cours, Un jour entre deux voyages, Une nuit sur la plage, Une nuit sans retour… Une nuit sans retour. Elle a gardé de lui Ce côté bleu, un peu rebelle De celles, ceux qui fuient, Ce côté bleu d’une île en elle… Une île en elle.
8.
Entends les bruits des espaces nocturnes, Entends la vie quand le village dort, Dans la forêt du milieu, dans les dunes, Dans les marais, dans les étangs du nord. Les vieux disaient : les sorciers se promènent Comme des diables, des lutins, des fées Certaines nuits lorsque la lune est pleine Et qu’ils allument des feux pour fêter… Pour fêter. Entends les bruits qui s’échappent du fleuve, Le bruit de l’eau quand elle vire au vert, Celui des vagues juste avant qu’il pleuve, Celui des glaces qui craquent l’hiver. Les vieux disaient : les sorciers se promènent Comme des diables, des lutins, des fées Certaines nuits lorsque la lune est pleine Et qu’ils allument des feux pour fêter… Pour fêter. Entends mes mots te parler de mon île, Celle des nuits quand le village dort, Cette musique des bruits de mon île Dans les marais, dans les étangs du nord.
9.
Je nous imagine un instant Sur ces îles de sable au large de la nôtre, Ces îles qui durent le temps De chaque marée basse pareille à une autre, Ces îles qui n’ont pas de nom Sinon ceux que leur donnent les vieux de la Côte, Ces îles comme des hauts-fonds Qu’on ne voit que des côtes. On rêve toujours d’une autre île Plus lointaine et sauvage, On rêve toujours d’un ailleurs Pour se dépayser, Ce goût de s’évader de soi Qui n’a pas vraiment d’âge, Ce besoin de quitter parfois Pour mieux se retrouver. Nous y poserions nos kayaks Au milieu d’un nuage d’oiseaux blancs de neige Aussi bruyants que ceux d’un lac À la barre du jour quand on crie de la berge Et tout redeviendrait silence, À peine le murmure des bruits de la mer, Sur cette île sans baie ni anse Et dénuée d’amers. On rêve toujours d’une autre île Plus lointaine et sauvage, On rêve toujours d’un ailleurs Pour se dépayser, Ce goût de s’évader de soi Qui n’a pas vraiment d’âge, Ce besoin de quitter parfois Pour mieux se retrouver.) Nous y serions juste à l’étale, À ce moment précis de l’entre-deux-marées, Quand le soleil sur l’eau s’étale Comme de l’huile chaude qu’on vient de verser, Nous y passerions le midi, Le temps de boire un peu, le temps de nous aimer Et nous ne verrions, je te dis, Pas un bateau passer. On rêve toujours d’une autre île Plus lointaine et sauvage, On rêve toujours d’un ailleurs Pour se dépayser, Ce goût de s’évader de soi Qui n’a pas vraiment d’âge, Ce besoin de quitter parfois Pour mieux se retrouver. Je nous imagine un instant Sur une île de sable nus et côte à côte.
10.
Elle aimait les fleurs dans les arbres Avant que ne sortent les fruits, Lorsque tous les vergers sourient Même les matins gris Quand le ciel est de marbre. Elle aimait les fleurs sur les dunes Et celles des fonds de sous-bois Quand nous revenions sur nos pas Et que le soleil bas Ressemblait à la lune. Mais elle aimait surtout mon père, Son premier et dernier amour, Et ce petit air de mystère Et cette manière d’humour Quand il arrivait de la ville Chaque soir après le boulot Et qu’il nous parlait de notre île Dans ce vieux chalet près de l’eau. Elle aimait les joncs des battures, Ceux qui ploient au vent comme blé Et ceux qui s’échouent dans la baie Lorsque finit l’été, Que revient la froidure. Elle aimait tout ce bois de grève, Ces objets venus de la mer Dont nous fabriquions des amers Pour les marins d’hier Qui remplissaient nos rêves. Mais elle aimait surtout mon père, Son premier et dernier amour, Et ce petit air de mystère Et cette manière d’humour Quand il arrivait de la ville Chaque soir après le boulot Et qu’il nous parlait de notre île Dans ce vieux chalet près de l’eau. Elle aimait marcher dans le sable, Sentir la chaleur sous ses pieds, Regarder nos pas s’effacer, Me parler du passé Comme on dit une fable. Elle aimait les choses qui bougent, Les vagues de tous ces bateaux, Le vol et le cri des oiseaux Et moi sur mon vélo Sous ma casquette rouge. Mais elle aimait surtout mon père, Son premier et dernier amour, Et ce petit air de mystère Et cette manière d’humour Quand il arrivait de la ville Chaque soir après le boulot Et qu’il nous parlait de notre île Dans ce vieux chalet près de l’eau.
11.
Au fond de toi, de nous, De toutes nos amours Il y a de ces jours Où tout n’est que remous, Où l’on veut s’évader, Se donner une trêve… Moi, c’est le quai, la grève Jusqu’au dernier rocher. J’y retrouve les brumes À l’automne, au printemps Quand le fleuve est d’écume Et vides les étangs, J’y croise des bohèmes Qui semblent égarés Et des amis que j’aime Revoir à chaque été. Au fond de toi, de nous, De toutes nos amours Il y a de ces jours Où tout nous paraît flou, Où l’on veut se laisser Transporter par ses rêves… Moi, c’est le quai, la grève Jusqu’au dernier rocher. Plus rien n’a d’importance, Il peut même neiger, Je m’assois dans une anse Parfois jusqu’au coucher, J’oublie le temps qui file, Où en est la marée À ce bout de mon île Qu’on nomme Argentenay. Au fond de toi, de nous, De toutes nos amours Il y a de ces jours Où tout n’est que remous, Où l’on veut s’évader, Se donner une trêve… Moi, c’est le quai, la grève Jusqu’au dernier rocher.
12.
Bien sûr Québec ne sera jamais Londres Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie Où chaque tour se veut le toit du monde, Où tout n’est plus qu’une question de prix. Et toi, mon île, ma belle, ma blonde Qui me reçoit chaque fois dans ton lit, Resteras-tu tout au milieu de l’onde Cette rebelle qui n’a pas vieilli ? Tu as gardé malgré quelques ratures L’âme et le feu des grandes poésies Lorsque le vent caresse tes battures Sous le soleil des fins d’après-midi… Pendant que moi j’écris. Bien sûr Québec ne sera jamais Londres Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie Où chaque tour se veut le toit du monde, Où tout n’est plus qu’une question de prix. Et toi, mon île, ma belle, ma blonde Qui me reçoit chaque fois dans ton lit, Resteras-tu tout au milieu de l’onde Cette rebelle qui n’a pas vieilli ? Tu as bravé tellement de tempêtes Que tes abords en ont pris quelques plis, Tes pins, tes saules qui courbent la tête Et tout ce jonc que les vagues charrient… Pendant que moi j’écris. Bien sûr Québec ne sera jamais Londres Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie Où chaque tour se veut le toit du monde, Où tout n’est plus qu’une question de prix. Et toi, mon île, ma belle, ma blonde Qui me reçoit chaque fois dans ton lit, Resteras-tu tout au milieu de l’onde Cette rebelle qui n’a pas vieilli ? Et tes hivers, tes printemps, tes automnes Ont cette paix qui n’a rien de l’ennui, D’autres couleurs, d’autres voix qui résonnent Et moins de jour et un peu plus de nuit… Pendant que moi j’écris. Bien sûr Québec ne sera jamais Londres Ni Los Angeles ni ces villes d’Asie Où chaque tour se veut le toit du monde, Où tout n’est plus qu’une question de prix. Et toi, mon île, ma belle, ma blonde Qui me reçoit chaque fois dans ton lit, Resteras-tu tout au milieu de l’onde Cette rebelle qui n’a pas vieilli ?
13.
Tu étais repartie Pour aller voir ailleurs D’autres coins de pays, Un peu plus de chaleur. Tu redoutais l’hiver, Tu me le répétais, Tu préférais le vert… Je sais. Tu étais repartie Sans parler de retour Et moi je t’avais dit Qu’on revient tous un jour Dès qu’on y a passé Ne fût-ce qu’un été, Mais je sais que tu sais… Je sais. On y a tous ou presque Un aïeul d’enterré, Le nom ou une adresse D’un parent éloigné. La moitié du Québec A l’Île tatouée, On naît, on meurt avec, On ne peut l’effacer. Tu m’écrivais parfois De là où tu étais Pour me parler de toi Et du temps qu’il faisait, Tu changeais de pays, De ville à chaque fois, Tu avais peu d’amis… Je crois. Tu m’écrivais surtout Pour t’informer des tiens Et de moi et de nous Et si tout allait bien, Et je te répondais Que le temps était doux Plus que tu ne croyais… Chez nous. On y a tous ou presque Un aïeul d’enterré, Le nom ou une adresse D’un parent éloigné. La moitié du Québec A l’Île tatouée, On naît, on meurt avec, On ne peut l’effacer. Tu étais repartie Au début de l’automne, Un de ces matins gris Où le fleuve moutonne, Un peu comme les oies Ces oies que tu aimais, Comme les autres fois… Je sais. Tu étais repartie Sans parler de retour Et moi je t’avais dit Qu’on revient tous un jour Dès qu’on y a passé Ne fût-ce qu’un été, Mais je sais que tu sais… Je sais.

credits

released May 19, 2017

Paroles et musiques, interprétation vocale
et participation aux arrangements : Michel Dufresne

Arrangements et accompagnements (claviers, basse,
guitares, flûte, batterie et percussions) : Sylvain Dominic Simard

Accordéon et voix féminine : Roxanne Chabot

Prise de son, mixage et matriçage : Sylvain Dominic Simard
(studio : Productions 53)

Conception graphique : Michel Dufresne

Photo de la pochette : Aline Bernier (figuration : Sylvie Asselin)

Production : Michel Dufresne

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about

Michel Dufresne Quebec, Québec

De retour à l’écriture et à la chanson depuis une vingtaine d’années, Michel Dufresne s’est d’abord illustré comme parolier, notamment à titre de premier lauréat du concours national Chanson pour tes yeux (1999) et de finaliste à l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée. Il est aussi poète, photographe, vidéaste et animateur à la Télévision d'ici de Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans. ... more

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